건배 엉덩이 머리 !!  | FT. Len
too cool for skuuuuurt skuuurt | Le cul enfoncé dans l’un de ces cônes en plastique rouge qui sert d’équivalant de chaise et la clope au bec, je gonfle mes narines pour humer l’odeur de viande grillée. Bordeeel c’que ça sens bon ! Barbecue traditionnel à la vie à la mort, j’en boufferai jusque dans ma tombe, sauf si je décide soudainement de me mettre à gober de l’herbe pour survivre. Je louche sur le plateau de viande crue que l’Ajhuma vient de déposer sur notre table et je jette un regard blasé au cône vide en face de moi. « Il est passé où encore ce con. » Je marmonne dans les trois poils qui me poussent sur le menton et fini cul-sec le reste de ma bière. Lenny, en retard, comme d’habitude. J’ai la flemme de lui téléphoner, il finira bien par arriver, en attendant je gueule un « AJHUMMA ! » rauque pour commander ma troisième bière d’attente. J’suis à la limite de me jeter sur la viande pas encore cuite que l’Ajhuma en question se matérialise devant moi dans un tablier à l’effigie de ma propre mère et avec une bouteille de 50cl de Cass. Rapide et aussi efficace qu’un fantôme. Je fais mine de pas avoir vu le tablier. « Kamsamnidaaaaaa » je chantonne mécaniquement face à l’ancienne tout en décapsulant ma bouteille d’un coup sec sur le rebord de la table. Lampées après lampées, je me met à loucher sur la table d’à côté où un duo de flics se gave de viande de boeuf, fier d’avoir résolue une quelconque affaire, à en croire leur bruyante conversation. « Quel Putin de cliché » je lâche à voix haute tout en étant conscient d’en être un moi-même. « Q’est-ce ta dis ? » Me dit l’un des deux flics, celui qui a un oeil qui dit merde à l’autre. J’suis perturbé et j’sais pas dans quel oeil regarder, mais je laisse rien paraître, optant pour un air absolument neutre. « J’ai dis santéééé » je roule les dernières syllabes de mon campai improvisé et lève mon verre en leur foutu honneur alors qu’ils me dévisagent d’un -putin- d’oeil mauvais.

건배 엉덩이 머리 !!  | FT. Kiss
skuuuuuuuuuuurt | Wala j'ai juré que j'ai pas vu l'heure passer. 'fin ça c'est l'discours que j'vais pas pouvoir brasser à Kiss car il connaît la chanson. La vérité c'est que j'ai jamais fait réparer la montre du grand-père qui triomphe à mon poignet comme une vieille cocotte poudrée de soixante-dix ans. J'me les pèle dans cette ville j'vous jure, à peine sorti du métro que ça m'attaque. « Putain d'sa race comme ça caille. » J'vais faire un cadeau à Kiss: j'vais pas griller ma clope tout de suite. Mon instinct me dit que je suis un peu à la bourre alors j'vais pas le faire attendre; je le connais quand il a les crocs. Et soif. J'débarque à peine dans le barbecue qu'il beugle la santé tout seul et à tout va. « Santéééééééééééé !!! » que je hurle les deux pieds à largeur des hanches et les bras en l'air plus triomphant que jamais. Je regarde Kiss un grand sourire aux lèvres en tenant ma pause cinq secondes avant de lâcher un clin d’œil à deux flics qui me regardent comme un chien fou. « Santé les mecs. » j'la joue cliché du lover cool de drama avec un petit claquement de doigt qui fini par les pointer avant de vite retourner mon attention sur mon frangin. J'pose mon cul sur le cône en plastique en lâchant un sourire, les mains posées à plat sur mes deux genoux écartés et louchant sur la viande. « Aaaah.... j'ai faim ! AHJUMMA ! Un soju et une cass steuplait. » je m'égosille comme à la maison avant de me frotter les mains pour 1) me réchauffer 2)me préparer à dégommer ce plat.  « P'tin tu m'as attendu c'est presque un... AH! » à peine ai-je le temps de terminer ma phrase que la grand-mère me fait sursauter tant son apparition pourrait être celle d'un mauvais personnage d'épouvante. « Oh la vache elle m'a fait peur. Merci. » je soupire la main sur le cœur comme un fragile. Me servant un mekju des familles j'observe le verre de Kiss en fronçant des sourcils. « Mh. » Sans lui demander son avis (parce que j'en ai pas besoin) je verse d'un geste vif une bonne goulée de soju dans le verre qu'il tient. « Aller hop ça t'fra pas d'mal je sens que t'as besoin de te détendre. » comme d'hab.

건배 엉덩이 머리 !!  | FT. Len
too cool for skuuuuurt skuuurt | Je suis toujours en train de me demander dans quel oeil du flic regarder que Lenny débarque comme un cheveu sur la soupe en beuglant comme un chien enragé. Si j'avais pas été aussi habitué j'aurais surement sursauté. Mouais. Je coule un regard entendu vers mon jumeau qui trinque avec les flics et j'montre les dents dans un sourire féroce : « T'en as mis du temps. J'ai la dalle aussi. » Je lance en me rasseyant sur le petit cône. Lenny piaille après l'ajhumma tandis que j'étends les lamelles de poitrine de porc sur la plaque du barbecue d'une main experte. Le frangin parlemente mais j'entends rien, j'suis bien trop concentré sur l'entretien de la viande. J'avais assez attendu. « P'tin tu m'as attendu c'est presque un… AH! » Le frangin couine en sursautant et je manque une respiration, figé sur place. Elle m'a fait peur, à moi aussi, la conne. Je la remercie en même temps que Lenny qui SE sert du mekju des familles. Je plisse les yeux quand son regard rencontre le mien et j'entrouvre la bouche pour déverser ma colère sur son égoïsme quand il entreprend enfin de verser du putin de soju dans ma bière. « J'suis pas tendu, putin. » Je grogne en retournant les tranches de porc d'une main, buvant de l'autre. Je marque une longue pause en fixant assez méchamment la bouche d'aération pour qu'elle se décolle du plafond. « C'est des conneries cette émission Len, des conneries. » je lâche finalement en vidant mon verre d'un trait avant de prendre les ciseaux pour couper la viande. Voilà, c'était sorti. J'avais envie de chier sur la Terre entière depuis le jour où j'avais appris qu'on avait été admis à Terrace House. Je sais même plus le pourquoi du comment on s'est retrouvé inscrit au casting. Quoique… « C'est la folle qui nous a inscrits au casting, tu penses ? » je demande à Lenny en parlant de notre génitrice, parce qu'il n'y a pas d'autre mot pour la décrire malgré tout l'amour que j'lui porte. J'suis quasi-certain que c'est elle, elle est assez tarée pour ça. J'sais que c'est cool, ça va faire la promo de la galerie et des POT mais bordel, j'veux pas finir comme ces consanguins de la tv réalité américaine ! La viande est cuite alors sans demander mon reste je chope une feuille de salade, glisse quelques condiments dedans et termine par deux énormes bouts de viande. J'ai grave la dalle et j'ai qu'une envie : qu'ça finisse au fond de mon gosier mais j'suis tellement perturbé en ce moment que mon bras fait l'inverse et j'engouffre le sandwich dans la gueule de Lenny qui braille surement encore. « Manges. » je grogne simplement avant de prendre une autre feuille de salade. J'empile les bouts d'ail dessus en louchant sur mon paquet de clope. Ça devient de plus en plus nerveux.

건배 엉덩이 머리 !!  | FT. Kiss
skuuuuuuuuuuurt | J'ai tellement grandit avec un Kiss au bord du précipice que j'fais même plus attention quand il prétend vouloir / slash / être à deux doigts de mourir. J'fais même plus gaffe quand il marmonne dans sa barbichette inexistante c'est pour dire. La vérité je l'entends même pas. Comme quand il se plaint de mes retards, pareil. En fait on communique chacun dans deux mondes différents, c'est un délire mais nous on s'comprend. 'fin ça marche bien quoi.  « La bonne dallasse. » je surrenchérie en me frottant les mains, me léchant les babines. La vieille m'effraie et j'frôle l'avc. Il faut en plus que Kiss râle. Heureusement, comme je l'ai dit précédemment, j'l'entends pas. Enfin ça m'empêche pas de lui répondre. C'est ÇA la magie. « J'te jure on dirait maman après son lifting. » j'hausse les sourcils en avançant la pinte à mes lèvres pour avaler une bonne gorgée d'ouverture. J'le vois faire son vaudou là. « Eh calme-toi Kiss on va pas crever. » nan parce qu'il est un peu mélo là, il s'emballe j'le connais il a déjà imaginé quarante scénarios dramatiques avec toujours la même fin: celle où on crève. J'reprends une grande gorgée pour me donner la force et résonne alors le bruit de ma lourde pinte sur la table. J'suis sérieux là. Il va pas m'faire le coup. Un discours de motivation s'impose, j'y mets toute ma volonté. « J'sais pas et j'me tape de qui a encore voulu nous foutre dans la lumière. C'est p'tête même un complot ou un coup des deux autres. Peu importe on va s'poser au calme dans une baraque avec des gens sympa qui sortiront un peu du merdier dans lequel on nous a foutu à la naissance et qui, par chance nous connaîtront pas parce que c'est des cons qui font de la télé-réalité. » mais même les cons qui aspirent à la fame nous connaissent, justement. M'enfin j'ai espoir c'est pas comme si on était des vedettes non plus ça va. « On va s'marrer t'inquiète p'tête me qu... » gnegnegne. J'me retrouve avec une boule dans l'bec que j'mâchouille pour pas m'étouffer avant de l'avaler ni vu ni connu, prenant à mon tour une feuille pour commencer mon sandwich. « p'tête même que tu vas rencontrer une p'tite meuf qui réveillera Jasmin. » Jasmin c'est son zguegue. Y a toujours eu cette blague comme quoi elle sentait le jasmin, sa teub. « Et si tu paniques j'suis là. Tranquille. Moi j'trouve ça fun d'un côté. » je lui tends poliment ma boule de riz/viande/epices emballés dans une feuille de salade. Parce que j'suis moins sauvage m'voyez.

건배 엉덩이 머리 !!  | FT. Len
too cool for skuuuuurt skuuurt | Je mâchouille avec ferveur en fixant mon frangin, écoutant attentivement sa diatribe. Le pire, c’est que ça se tient ce qu’il dit : ça peu être sympa de changer de baraque et se faire des nouveaux potes, un peu comme si on changeait de ville mais en moins hardos. J’hoche la tête, ouais, c’est pas si mal. Mais j’arrive pas à m’enlever cet arrière gout de mauvais coup. Que notre mère ou non soit impliquée, Lenny en a rien a branler mais moi ça me trou le cul. Question de fierté, j’ai jamais voulu utiliser son nom pour obtenir quoique ce soit et c’est pas demain la veille que ça changera. J’devrais maybe détendre mon slip et finir ce verre de soju-bière. « Ouais, ta raison, on va bien s’marrer » je lâche finalement en écartant la viande trop cuite sur la plaque. J’y dépose des rondelles d’ail pour les faire griller tout en tapotant mon paquet de clope sur la droite. « p'tête même que tu vas rencontrer une p'tite meuf qui réveillera Jasmin. » me dit Lenny l’air d’un con. Je le fixe un moment en plissant les yeux, préférant ne pas argumenter l’évidence. « Ma queue sent pas le Jasmin. Arrêtes avec ça putin. » Je grogne en écartant les paumes. « Dès que j’me retrouve avec une nana elle se met à renifler ma bite Lenny. » J’fais des grands gestes en direction de mes parties génitales. Finalement ouais, j’argumente parce qu’à cause d’une vieille blague pourrave de Lenny au Lycée, chaque femme que je fréquente depuis veut savoir. Je sais pas comment il a fait pour étendre la rumeur au-delà des frontières de la ville.

« Bref » Je m’empare de sa boule de riz un peu cheloue, un peu comme un chat qui ramène une souris crevée sur le paillasson, et je l’engloutis d’un seul coup. C’est bon, merde. Nos verres vides, je nous ressert une tournée de bière et soju avant de m’allumer cette foutue clope. « J’sais que ma vie sexuelle t’intéresse grandement frangin mais toi, t’en es où ? J’ai croisée Sarang l’autre jour. » Pas besoin de prendre de gants avec Len, d’un coup de baguettes expertes j’attrape un bout de viande avec de l’ail et l’envoie valser dans mon gosier en offrant mon plus beau sourire à mon frère. « Et j’ai croisée Kik’. » lelele, je lui tend mon verre pour trinquer.

건배 엉덩이 머리 !!  | FT. Kiss
skuuuuuuuuuuurt | On dirait presque que c’est moi qui nous ai inscrit en soum tellement je mets du dialogue à vouloir rassurer Kiss sur l’émission. En soit j’trouve pas ça si mauvais, j’me serais clairement pas inscrit de moi-même mais j’dis pas non à un peu de piment dans nos vies. Lui aussi en a besoin, même s’il dira toujours le contraire. Tout comme il refuse d’admettre que sa teub sent le jasmin. Moi j’en suis convaincu. ‘fin je m’en suis auto-convaincu avec le temps. Il me fixe. Je le fixe. J’hausse les sourcils avec cet air de « oui pardon ? » avant de me focus sur le bout de bœuf qui traine sur la grille et d’hausser les épaules dans mon je-m’en-foutisme le plus précieux tandis que je coince le trésor entre mes deux baguettes. J’y peux rien moi, si elle sent le jasmin. J’m’en suis auto-convaincu à force de le claimer au monde entier. « Mais non ? » je lâche de surprise en pouffant de rire avant d’ingurgiter mon bout de viande, plongeant mes prunelles rieuses dans celles désespérées de Kiss. « Merde. » j’me stoppe tout à coup. « Même ta teub est célèbre en fait. » Putain j’ai contribué moi aussi à ruiner la vie de mon frère. Sorry bro. « Mais du coup elles en pensent quoi ? » je demande curieusement, fronçant légèrement les sourcils sous l’intérêt avant de chopper un nouveau morceau de bœuf que j’intègre à sa boule de riz.

Je l’observe remplir nos verres, j’lui ai déjà dit qu’il ferait un bon ahjussi de tavernier. J’le pense encore. « Ca me fait toujours un petit quelque chose quand tu l’engloutis comme ça. » je déclare sur un ton mélo-romantique et un sourire sur les lèvres avant qu’il ramène Sarang sur le tapis, et là hop il capte toute mon attention. « Ah. » nous y voilà. Kiss qui renverse une conversation pour bien appuyer là où ça fait chier. Un classique. Ce batard me montre toutes ses dents et je fais de même pour trinquer avec joie. « A tes croisades. » et voilà, on pourrait en rester sur une longue gorgée mais j’repose mon verre bruyamment sur le table en me souvenant d'un truc hyper important. « Elle t’en a dit plus sur son plan de venir me couper les couilles pendant mon sommeil ? » je demande en m’humectant les lèvres, le regard concerné parce que bon moi ça m’inquiète cette histoire. Je chope une boulette de riz avec mes baguettes que j'enfourne dans ma bouche, le temps de réfléchir un peu. « Et t’en penses quoi de Sarang toi ? » évidemment que son avis m’intéresse. Parce qu’elle m’intéresse.