내 이야기, STORYTIME | Une citation... « Tu seras médecin, mon fils » et moi je voulais être mangaka. Les regards lourds de sens de mon père, son jugement aussi pesant que le poids du monde quand il rejetait et déchirait mes essais, je ne les oublierais jamais. Son silence m’inspire énormément. Le calme est plus fort qu’une tempête de hurlements et fait plus de ravages émotionnels sans en perturber les fonctions cognitives de la personne ciblée. Privilégier le psychologique à la bêtise, voilà une forme de torture douloureuse et pourtant efficace. J’ai développé mon caractère difficile en lui faisant face et ça n’a rien eu du conte de fées escompté. J’ai été mis à la porte à ma majorité pour avoir persisté dans la voie qui m’était chère et ça m’a ouvert une autre porte : celle que j’ai empruntée pour devenir illustrateur et éditeur. La prime que l’on obtient en ayant travaillé durement pour entrer dans les charts des étudiants japonais m’a permis de me loger dans de petits hôtels (ce qui est une grande économie) tout en poursuivant mes études. Je n’ai pas laissé tomber le dessin, bien au contraire, mais la lecture a été une autre part de ma vie, très importante, et le compromis de l’édition/illustration plutôt fastidieux comme objectif. J’aime les challenges, je l’ai relevé, non sans difficulté. Il a fallu passer par le stade stagiaire, un véritable plaisir d’être le larbin de ces têtes de cons prétentieux pour au final en devenir un moi-même et j’en suis fier. Quand on parvient à percer la barrière et prendre la place de son maître de stage, torturer les nouvelles têtes qui viennent vous remplacer c’est fort compréhensible et un plaisir coupable qui les aidera bien plus que de les caresser dans le sens du poil à coup de caramels mous.

Peu importe. C’est à peu près à vingt-quatre ans que j’ai rencontré cette parfaite inconnue, plus jeune, d’un autre pays, ayant pour projet de devenir actrice. Son tempérament et son répondant m’ont littéralement assommé et si Cupidon existait, ses flèches étaient bien douloureuses. Lui aussi, un vrai c*nnard. Elle était mineure et même s’il est difficile de me croire, j’ai quelques principes auxquels je tiens. J’ai passé le plus clair de mon temps à la repousser. Plus elle répondait et plus j’étais en proie à lui sauter dessus. Quand j’ai enfin dit merde à ma conscience ? Quand on a voulu partir en Corée ensemble et que je n’ai pas pu, faute de passeport, la procédure s’éternisant. Entre temps, ma mère a trouvé la mort. Fragile et ne supportant plus les longues disputes entre mon père et moi, elle nous a quitté. Depuis mes 18 ans je ne l’avais plus revu et je l’ai trouvé abattu, lui, l’homme qui m’a tenu tête jusqu’à mes 24 ans. C’était un choc. Je me suis occupé de lui qu’il le voulait ou non, ce qui nous a rapprochés et lui a fait comprendre que je n’étais pas devenu un crétin pour autant. Je ne lui ai jamais parlé d’elle et j’avais besoin de mettre du beurre dans les épinards parce qu’il n’avait plus aucun revenu à part sa maigre retraite. Alors, j’ai décidé de participer à l’émission. Quand il m’a entendu enregistrer ma candidature, il n’a rien dit. Je n’étais pas encore au courant, jusqu’à ce qu’on me propose d’y participer en Corée du Sud. Il m’a de nouveau foutu dehors, cette fois pour que je me déleste de lui soi-disant. Quel homme généreux. Eh bien oui… en réalité, même si son infirmière lui plait bien, ça n’est pas pour ses beaux yeux qu’il a voulu faire le fort. Peu importe, j’ai saisi l’occasion, nous n’étions pas faits pour nous supporter trop longtemps.

Et maintenant ? J’ai quelqu’un à retrouver. Je n’ai pas eu de nouvelle depuis si longtemps que ça me frustre. Ça n’est pas pour autant que je n’ai pas profité, mais… allez savoir pourquoi ce n’est pas à cette poignées d’imposteurs que j’ai pensé quand le contact était intense.

Si vous voulez connaître la suite, il faudra allumer vos télés, suivre les chaînes, les réseaux sociaux et bitcher comme jamais pour nourrir mon égo.