내 이야기, STORYTIME | kids turned out fine mon inexpérience m'oblige à remonter assez haut dans ce tourbillon de circonstance, dans un putain de taudis où tout de même il y avait des étoiles accrochées au plafond dans ma chambre ; comme pour me faire croire que dans cette vie elle seraient saisissable alors qu'en fond musical on pouvait entendre mes parents se lamenter de chiffres, qui pour moi n'étaient que des chiffres insignifiants jusqu'à ce qu'ils finissent par effleurer cette conscience si naïve -je n'ai pas été naïf si longtemps que ça, vous voyez ? je suis devenu l'un d'entre vous, je suis devenu un autre. j'ai appris à ma grande stupéfaction sur sur seoul de toutes façons, on ne pouvait plus voir les étoiles à travers toute cette pollution, alors les saisir ? putain, les saisir, c'était encore une putain d'autre d'histoire. non et pour un gosse comme moi c'était naître pauvre et mourir pauvre en voulant, rêvant de devenir riche. tout était déjà bien tracé. comme les carreaux sur un misérable cahier de brouillon qui me servait à gribouiller des choses. tellement de pages, interminable ce cahier de brouillon. même pas besoin de jouets, pas besoin de la dernière brasillante console du moment parce que j'aurais dessiné sur ce cahier jusqu'à la dernière page. 500 wons pour distraire un enfant pendant des mois, ah j'étais loin d'être un gosse compliqué. un gosse qui s'enchante de la moindre petite merde qui orbite sur cette planète. et pourtant, et maintenant c'est arrivé. 1999, été 1999 à tokyo les premières vacances dont je me souviens ; c'était sublime. néanmoins je n'étais pas l'enfant bavard que vous m'imaginez probablement avoir été. absolument pas. le silence entre mes parents et moi n'a jamais eu aucune signification. pourtant cet été là ils étaient devenu comme livide. c'était pourtant comme une petite fête ces derniers jours, j'avais eu droit à mon repas favori de l'époque ; shabu-shabu. (ironiquement aujourd'hui la vue même de ce repas me fait tristement sourire comme un con,... sisi, j'vous jure) et on était allés à yokohama pour les feux d'artifice. yokohama. c'est d'ailleurs là-bas où tout se termine. je me souviens me tourner et il n'y a plus mon père ni ma mère. pour un gosse d'encore six piges, j'avais déjà fait d'affreux cauchemars mais là il s'agissait d'un cauchemars dont je ne me réveillais même pas. évidemment j'ai chialé comme n'importe quel gosse aurait fait. j'ai chialé comme un putain de morveux et non, non mes parents ne sont pas revenus ; à la place une vieille dame m'a emmené au commissariat de la ville qui a ensuite prit la relève pour me ramener à l'orphelinat pour garçons de tokyo. plus un mot pendant un temps, le désespoir m'avait presque rendu générique, commun. puis, tristement, plus les jours passaient et plus je constatais que les pages sur mon cahier de brouillon étaient de moins en moins épaisse, une fin imminente vraisemblablement... ah, ça n'a pas été du jour au lendemain mais je me suis retrouvé à l'école, c'était étrange de ne plus parler coréen même si on m'avait habitué à parler japonais presque tout autant ; je n'étais pas l'alien de l'école, tant je n'étais pas parmi les plus populaire comme vous vous le seriez peut être imaginé. j'ai détesté l'école primaire de tokyo, je chialais comme un trou du cul avant même d'avoir trouvé une famille d'accueil et je pensais pas que ce serait possible mais j'ai chialé encore plus une fois que j'ai trouvé ma première famille d'accueil. ahah-... parce que si je pensais qu'on allait bien prendre soin de moi- je me l'étais enfoncé dans l'oeil celle-là. ma première famille d'accueil était de loin la pire ; une saloperie de camée et un putain d'alcoolique qui passe sa journée à gratter le papier, jouer au loto en espérant un jour être l'heureux élu sur des millions de participants. quand il perdait, et parce qu'il ne faisait que perdre, je ramassais les coups de sa frustration- même s'ils avaient déjà ramassé et claqué la misérable somme qu'ils devaient utiliser pour me nourrir dans de l'alcool, de la drogue. évidemment j'étais terrorisé à l'idée de parler à l'époque, alors, lors d'une visite surprise quand une assistance sociale m'a retrouvée caché derrière les bennes à ordure, elle n'a même pas eu à poser de questions avant de me ramener à l'orphelinat pour garçons de tokyo pour quelques semaines. ah oui, important de mentionner que depuis la cour intérieure, il y avait vue sur la cour de l'orphelinat pour fille de tokyo. et c'est là que j'ai rencontré moe. et j'vous arrête tout de suite, ce n'est ni ma copine, ni ma fiancée, ni rien du tout au jour d'aujourd'hui. moe m'a sorti de mon mutisme au départ dix minutes par jour. on se parlait à travers les barreaux comme deux misérables prisonniers de jour comme plus tard dans la nuit, illégalement. on se parlait de la vie, de la mort, des cauchemars, de la réalité. c'est marrant car, peu de temps avant que j'arrive, moe était dans l'orphelinat des garçons et prétendait être un garçon ; elle avait coupé ses cheveux et se couvrait plus que nécessairement ; éventuellement un jour le personnel s'est rendu compte du subterfuge et on l'a transféré de l'autre côté quelques mois avant mon arrivée. moe avait un an de plus que moi ; elle parlait toujours excessivement, une grande gueule des bacs à sable, une barbare capable de vous casser le bras en toute impunité. pour quelqu'un d'aussi silencieux que moi, c'était le paradis de vivre protégé par cette géante déesse (pas que j'en avais quelque chose à cirer de vivre sous les jupes d'une fille à l'époque). je termine l'année dans une classe supérieure malgré les sequelles psychologiques. et c'est là que je rencontre sen, murakami sen, mon aîné de presque deux ans. même s'il n'était pas très emballé il a du être mon ami par obligation pendant quelques jours dans ma cette nouvelle école où j'ai atterri. j'étais accroché à ses basques aussi longtemps que les horaires scolaire me le permettaient. c'est aussi cette année là que j'ai atterri dans ma deuxième famille d'accueil. des opportunistes qui grattaient ma pension pour arrondir le fins de mois. là déjà, il ne me restait plus de feuilles sur mon cahier de brouillon. dépression minime. mon coeur faisait des arabesques, mon esprit perdu dans des idées superposées sur des idées que je ne pouvais pas dessiner. je n'était pas le seul enfant dans cette famille d'accueil, nous étions déjà trois ; hikaru, ryo et moi le pauvre gosse avec un prénom pas assez japonais, pas du tout japonais. oh allez, on ne va pas jouer les niais de service on sait tous que les japonais ne s'entendent pas forcément avec les coréens et vice versa. alors j'en ai mangé des coups, matin, midi, soir- ce que les gosses peuvent être cruels entre eux. et ces deux cons étaient trop occupés à compter les billets pour voir que sous les vêtements il y avait des bleus, des ecchymoses de la couleur de galaxies que je m'imaginais quand je perdais conscience. je vous la fais courte parce que je l'ai déjà faite longue ; le murakami a appelé les services sociaux de façon anonyme- c'était après avoir vu toutes ces galaxies sous mon t-shirt (ironiquement il voulait me frapper avant ça), et puis après m'avoir fait avoué il a cassé la gueule de ces deux tyrants de bac à sable, mais ça il ne me l'a dit que quelques années plus tard. et suite à ce tourbillons de circonstances je me retrouve à nouveau dans un orphelinat mais différent de celui pour garçons, car celui-ci était déjà plein à ras bord. là-bas je retrouve moe. moe qui littéralement cassé la jambe de son père adoptif qui s'avérait être un putain de pédophile. je fête mes huit ans dans cet orphelinat et à l'âge de neuf ans, la vie décide de me sourire alors que j'entre au collège. ou plutôt au milieu de l'année au collège. au delà de mes notes remarquables, la directrice, que je voyais assez souvent décide de me convoquer à nouveau, cette fois-ci sans vraiment pour un motif particulier, comme me féliciter pour avoir remporter un concours. c'est étrange, car elle ne sait pas comment aborder le sujet. elle sait pourtant qu'il ne me reste que quelques années avant d'être transféré dans un autre pensionnat. elle commence alors par me dire ;  « hanbin, ...- tu as toujours été un élève très respectueux et travailleur, tes efforts ont apportés de la lumière sur ce collège qui a toujours eu un peu difficulté à être mit en valeur car le quartier n’est pas forcément très... » et la seule chose qui a traversé ma tête de con de l’époque c’était « ...madame itawa- est-ce que... est-ce que je vais être renvoyé ? » elle a éclaté de rire avant de me dire. « non, non voyons- la raison pour laquelle je t’ai demandé de venir malgré le fait que ce soit la récréation c’est que...- depuis longtemps mon mari et moi considérons le fait d’avoir un enfant, cependant ma santé est assez désastreuse même si je ne suis que dans le début de ma trentaine  » il y a un silence dans lequel, avec du recul, je ressens une certaine douleur, elle s’éclaircit la gorge et me sourit timidement ajoutant « j’ai beaucoup réfléchit et j’aimerais- nous aimerions t’adopter... monsieur choi et toi vous avez eu l’occasion de vous rencontrer de nombreuses fois et...- hanbin ? » je pleure comme le trou du cul le plus heureux de tous les temps. « pourquoi est-ce que tu pleures ? » qu’elle demande amusée avant d’ajouter en se mettant à pleurer elle aussi « je sais que généralement on déteste la directrice mais-... »