Voilà ce qu’il crie à ses camarades de classe, Hwan, citant Mushu, son personnage favori du film Disney. Il apprend les chansons, il fait des rimes, il refait les scènes de ses dessins-animés favoris dans la cours – et ça dérange. Ouais, Hwan c’est un gosse de riche, fils unique, héritier, et le voilà accroché dans un arbre à imiter Mulan pleurant la mort de Shang. Tout le monde le regarde, tout le monde le juge, mais il s’en fout ! Qu’est-ce qu’il y a de mal à reproduire ce qu’on adore ? Le garçon a tout à fait le droit de porter un camarade « pour faire comme dans Le Roi Lion. », ou bien de refuser de manger la tarte aux pommes au goûter « parce que la sorcière l’a empoisonnée. ». Y’a aussi ce gars dans sa vie, son unique ami sans doute. On les prendrait pour des frères, même s’ils n’ont pas le même caractère – on se demande comment ils peuvent être aussi fusionnels. Peut-être, peut-être savent-ils inconsciemment ce qui vit l’autre, alors ils s’entraident. Ils s’amusent comme ils peuvent, ils fuient l’avenir qu’il ne veulent pas.

Soudainement. Son monde imaginaire est détruit, au gosse. Il entre au collège, il se fait chier. Il a l’impression qu’on l’a privé d’une partie de sa vie, alors il fait des emmerdes. Ah lala. Les cours, c’est une perte de temps selon lui. Sauf les courts d’Art Plastiques, où le jeune garçon démontre un talent surprenant ! Malheureusement, ça convient pas à la famille, à la firme qu’il devra prendre en charge dans quelques années. Alors les parents lui présentent des clubs de sport, afin qu’il prenne un minimum soin de son corps, selon eux. Par chance, ils ont accepté qu’il fasse du taekwondo et du judo histoire de pouvoir se défendre comme dans les films. Ah, quel rêveur celui-là.

Voilà ce qu’il écrit sur sa table pendant les cours de mathématiques. Ça chante dans sa tête, il se distrait en envoyant des bouts de gomme sur ses camarades, en imaginant comment réagir s’il y avait une attaque des Huns soudainement. Le voilà au lycée, et sa bulle s’est reformée. Hwan a pu s’acheter des bandes dessinées américaines, de la franchise Marvel – mais il y a toujours une préférence pour les Disney. C’en est presque une obsession, mais c’est son seul remède face à la pression de l’héritage. Fils unique, il anticipe chaque jour qui passe. Les idées farfelues fleurissent dans son esprit d’adolescent intrépide. Il a la bonne idée, un matin de boire du lait périmé – on lui a dit que ce n’était pas mortel, alors pourquoi hésiter. Une autre fois, il a étendu sa chemise au beau milieu du cours parce qu’il transpirait dedans. Heureusement que le sport l’a bien sculpté, sinon les filles auraient fait une crise. Boh, quelle importance, l’amour au lycée c’est pas son truc.

Les études supérieures commencent, et voilà, cette phrase c’est son mantra. Il essaie un semestre en économie et gestion, pour faire plaisir aux parents, c’est un échec total. Va pour la médecine alors – encore pire. Très bien, il ne sait plus quoi faire (pour papa et maman). Ah ! C’est vrai que Hwan a une belle gueule, pourquoi pas le mettre dans la mode en tant modèle ? Hop, tout est réglé, ça lui plaît, on en parle plus. Du moins, c’est ce que pensent les parents. Hwan, lui, il s’est inscrit en école d’Art – il avait des bonnes notes dans cette matière, alors autant tenter le tout pour le tout. Et ça a fonctionné ! Le voilà, depuis plusieurs années maintenant, à étudier et à dessiner ce qui lui plaît réellement. Ça lui arrive de penser à ce gars, savoir où il est dans sa vie. Parce que des choses sont arrivées. es événements qui ne s'oublient pas se sont passés, mais le doute règne encore.

C’est ce qu’il s’est dit en s’inscrivant à Terrace House. Hwan l’a dit aux parents, que ça l’aidera sûrement à pouvoir se recentrer dans sa vie et pouvoir enfin prendre la tête de l’entreprise. Ce qui est un total mensonge – le jeune homme veut juste s’amuser, avoir une vraie vie.