내 이야기, STORYTIME | More than just a hoe
 


22 novembre 1997 ●  Daw, un doux prénom aux sonorités thaïlandaises qui représentait bien cet enfant rayonnant tel un soleil qui donnait le sourire à tous ceux qu’il croisait. Né de l’union d’un PDG thaïlandais et d’une danseuse traditionnelle célèbre, ce petit prince avait été si attendu après des années de difficulté à concevoir.  Véritable poupée aux traits doux et fins,  à l’époque il faisait déjà se retourner les visages de tous ceux qui croisaient sa route qui le désignait comme un bel ange tombé du ciel. Un véritable roi du foyer, c’était le petit prince de sa mère qui ne faisait tourner sa vie qu’autour de ses besoins. Une mère plus qu’aimante qui cédait toujours à ses moindres désirs. Il voulait ce jouet ? Il l’avait le lendemain. Il n’aimait pas sa nouvelle gouvernante, très bien il en aurait une nouvelle dans la semaine. En Thaïlande, Daw était un véritable roi, adulé de tous pour ses nombreux talents. Musique, dessin, passion pour l’écriture, il semblait doué dans tous les domaines de création.
C’est d’ailleurs assez tôt qu’il réalisa qu’il n’était pas intéressé par les mêmes choses que les garçons de son âge. Lui ce n’était pas le foot qui le faisait vibrer, mais le moderne jazz, ce n’était pas non plus l’apparition des jolies courbes féminines naissantes sous les vêtements des filles qui captivait son regard, mais plutôt les muscles saillants des gars de l’équipe de base-ball. De nature curieuse dès sa plus tendre enfance, il avait tout d’abord voulu tester sa sexualité en sortant avec des filles.  Jouant de son physique, son statut social et de sa popularité il était assez simple pour lui de les conquérir d’un sourire, mais il n’y avait rien à faire. Elles n’étaient pas sa came. Rapidement ,il laissa tomber les filles, pour se tourner vers les garçons.

2012 ● L’adolescence, les premiers émois, les premières expériences. La sensation agréable de se laisser aller dans les bras d’un autre, la douceur d’une peau velours au contact de la sienne, des souffles coupés par des baisers à vous en faire perdre l’haleine, la chaleur qui s’accaparait de son bas ventre à chaque geste, chaque caresse.. Un doux plaisir auquel Daw s’est adonné à plusieurs reprises avec des gars curieux ou bien comme lui, tant que l’apparence lui convenait tout le monde faisait l’affaire. Telles une drogue, une douce addiction qui ne laissaient finalement pas sa place à l’amour, il finissait toujours par se laisser des gens une fois l’acte trop répéter et la magie de la surprise des débuts estompée. Daw, un être qui ne sait que charmer tel le serpent de la Bible poussant quiconque au vice avec son joli minois. Celui qui ne sait que prendre les cœurs sans jamais offrir le sien en retour. Un poison, une douce cruauté envers les autres qui ne lui laissent aucun remords non, il est libre et tient à cette liberté comme à la prunelle de ses yeux. Même si l’amour qu’il lit dans ses bouquins à  l’eau de rose préférés le fait parfois rêver, il sait que ce n’est pas pour lui. Il est bien trop fucked up pour attirer qui que ce soit de pur et innocent. Il finirait de toute manière par ternir le bel objet d’affection comme il le fait toujours. Il finit par tous les bouffer, doucement jusqu’à ce que la mèche soit complètement consommée par la flamme. Ouais l’amour n’a jamais été pour lui.

2013 ● Daw avait toujours ce qu’il désirer, le non lui était inconnu. Que ce soit ses caprices auprès de sa mère sous le regard désapprouvant de son père ou avec les mecs en général.  Une fâcheuse habitude qui a finalement perduré dans le temps. Seulement au fur et à mesure, la vie se compliqua un peu plus quand l’entreprise du père de Daw fit faillite et que les créanciers commencèrent à vider son luxueux château, prenant tous les diamants du jeune-homme au passage. Après son château, le prince perdu aussi son royaume alors que la  famille Aum fut contrainte de fuir les créanciers en déménageant en Corée du Sud quand Daw avait une quinzaine d’années.


Maman lui cédait beaucoup moins à tout avec le peu d’argent que son métier de femme de ménage lui rapportait. Adieu à la vie de petit prince adulé et jalouser de tous. Ici, il n’était qu’un étranger qui parler un Coréen dès plus rudimentaire. Dur de passer du top au bottom en une fraction de seconde. Mais il ne se plaignait pas, conscient que la vie n’allait pas être la même ici et que s’il voulait quelque chose il devait dorénavant l’obtenir par lui même. Rapidement ,on le plaça dans un collège où il arriva à un peu près bien s’adapter. Certes, il n’avait au début pas la masse d’amis à cause de la barrière de la langue et préférait de loin passer le plus clair de son temps plonger dans les bouquins de la bibliothèque à bosser son coréen. Visiblement et sans vraiment s’en rendre compte, on lui avait collé l’image du prince thaï, beau et riche dans son pays. La bonne blague quand on voit qu’il a tout de Cendrillon sauf la bonne fée et la magie à la con. Rapidement, il fut pris en grippe par des garçons jaloux de son succès. S’ils savaient à quel point il s’en foutait des filles. Si les premiers mois il les ignorait, quand ils commencèrent à vouloir se faire plus menaçants c’en fut trop. Résultat, leur leader se retrouva avec la langue de Daw dans la bouche devant l’école entière. Certes, il se prit deux droites dans la tronche et une semaine de suspension, mais il avait à présent la paix. Pire même il était presque fui comme la peste. Si au début il a été dès plus étonné face au rejet de ce qu’il était en Corée, si habituer à l’ouverture de la Thaïlande à ce sujet, il apprit rapidement à vivre avec. Il emmerdait tout ce que l’on pouvait bien dire de lui, il n’allait pas changer pour leurs beaux yeux, bien au contraire il s’afficherait encore plus pour les faire rager, car après même le bad buzz reste du buzz.

2017 ● Daw s’emmerdait, alors il emmerdait le monde et cette société bien trop coincée à son goût. Il avait parfois l’impression de revenir des décennies en arrière. Ses potes thaïs lui manquaient, la mer et la chaleur thaïlandaise aussi. Il n’y avait pas à dire la Corée ça craignait un max. Tournant en rond et ne tenant plus, il finit par se dire que s’il voulait s’éclater un peu dans ce pays, il allait devoir lui enlever de ses propres mains son bâton dans le cul. Alors il sortit encore et toujours, se faisant connaître dans Hongdae à Séoul comme le thaï avec qui il était bon de traîner. Devenue encore plus fêtard pour tromper son ennui, toujours plus dans la débauche il avait a une époque presque fini avec un réseau de sugar daddy avant de mettre le haut-là en réalisant que ce n’était pas ainsi qu’il voulait aider financièrement ses parents à remonter la pente. Alors il lança sa chaîne internationale sur YouTube, sa page insta et tout ce qui pouvait le rendre célèbre.

Été 2019 ● rapidement son histoire et son image devinrent vendeuse aux yeux de pas mal de sponsors. C’est ainsi que sa célébrité commença. Il était si célèbre sur les réseaux qu’un soir il finit par se faire aborder dans un bar. On l’approcha pour la première télé-réalité coréenne. Il se dit pourquoi pas, tant qu’on lui donnait de quoi s’occuper et qu’on le payait il était partant. Puis qui sait, peut-être allait-il percer l’écran et enfin atteindre le rang de grande star auquel il s’est toujours prédestiné. Il accepta et signa un contrat dans le dos de ses parents. Une décision qui marqua à jamais sa vie.