i already told you that I had my eyes on you  | FT. @itou kohaku
Tu t’emmerdais pour changer. C’est fou comme tu t’ennuies vite n’empêche. Parfois t’as l’impression d’avoir l’attention d’un gamin de 3 ans. Enfin, en vrai faut quand même nuancer, si les sujets t’intéresse tu peux rester captivé. Aka quand le sujet et toi par exemple. L’électron libre que tu es quitte son lit pour vagabonder dans une maison bien vide aujourd’hui. Y'a personne ou quoi ? Ils se sont tous cassés en te laissant ici comme un mal propre ou bien. Tu serais à deux doigts de faire ta petite crise de la journée en hurlant à qui veut l’entendre qu’ici c’était toi ambianceur, pourtant te ravise vite. Ta flemme te rattrape. Ça allait être une aprèm pépouze dans la salle cozy aller. Tu mettrais je sais pas quel film a la con pour t’occuper un peu sans trop réfléchir en même temps. Cependant en arrivant tu captes une petite tête blonde qui visiblement avait eu la même idée que toi. Tu souris agréablement surpris avant d’aller prendre place sur le siège à coté du sien « Yo Bg ! » lui lances-tu enjoué. Itou Kohaku ou le premier habitant qui t’avais semblé un minimum intéressant à votre arrivée. Tu n’avais pas encore eu l’occasion de faire pleinement connaissance avec lui. Une erreur que tu allais rectifier avec grand plaisir aujourd’hui. « Tu mates quoi de beau ? » le questionnes-tu en lui chourant déjà son pop-corn sans aucune gêne. Il était devenu ton pote dès les premières minutes, enfin dans ton esprit c’était le cas, alors entre potes on share. A vrai dire tu ne sais pas ce qui t’intriguait le plus chez ce jeune homme. Était-ce son histoire et la désinvolture avec laquelle il l’exposait aux yeux de tous se contre fichant des conséquences que celles-ci pourraient avoir ou alors son lien avec Jun qui semblait des plus complexes. Quoi qu’il en soit, t’avais envie d’apprendre à le connaître car sinon t’avais cette foutue impression que tu passerais à côté de quelque chose de fun. Ce qui n’était pas une option dans ton vocabulaire ou la vie semblait être un jeu auquel tu prenais un malin plaisir à imposer tes propres règles. Alors que tes yeux étaient jusque-là fixés sur l’écran et les pop-corns était à présent entre tes mains tu lâcha la bombe « Alors comme ça t’es la chose de l’oncle de Jun ? » franchise cinglante, tu n’avais pas l’habitude de prendre des pincettes avec qui que ce soit. Pourtant tu n’étais absolument pas dans le jugement et le timbre de ta voix le montrait. Non t’étais juste curieux de savoir comment il avait pu en arriver là tout simplement. Tu souris amusé avant de t’esclaffer « N’empêche j’ai cherché sa tronche sur google par pure curiosité et tout tu vois » en vrai t’avais aussi envie de voir si les gènes de Jun étaient extraordinaires bah la réponse était non. Sorry not sorry. Bon là on ne peut pas dire que le jugement n’était pas présent « Eh bah j’espère qu’il te payait bien hein » tu riais doucement avant de te stopper de peur de le froisser. Là n’était pas ton but. Ton resta silencieux avant de dire amusé tout bas d'un clin d'oeil « Moi le mien ça a failli être un vieux chaebol qui avait fait fortune dans la téléphonie, mais il n’avait ni ce qu’il fallait pour me satisfaire ni les chiffres qui s’alignaient avec ~ » ça devait être bien l’une des rares fois où tu parlais de ça non loin des caméras. Mais la Corée a toujours été bien moins puritaine qu’il n’y paraît et vous étiez tous les deux bien placé pour le savoir.

keep your eyes on me  | FT. @aum daw
Il fait comme ‘chez-lui’. C’est ce qu’on lui a dit. De s’installer. On leur a dit. Et la maison lui paraît toujours étrange, étrangère. Kohaku qui marche sur des œufs, qui observe encore plus qu’il n’agit. Pourtant pour une fois, il a surprise de se réveiller seul. Pas de bruits monstres dans la maison, pas de discussions dont il ne capte pas grand chose. Juste un silence tranquille et relaxant. La plupart des candidats ont du sortir. Non pas pour bosser c’est clairement une notion qui leur échappe, mais juste pour s’amuser loin de ces murs. C’est étouffant à la longue. Il le sait bien, c’est pour ça qu’il était sorti la veille voir Hanyeol. Juste pour échapper à cette maison, à cette impression d’asphyxie. Juste. Mais aujourd’hui le silence est apaisant, et il se traine tranquille Kohaku, d’une pièce à l’autre, jusqu’à la salle de détente. Troisième étage. L’écran plasma qui a tout son intérêt tandis qu’il se laisse tomber dans le confort du sofa, un plaid autour de lui, un bol de pop-corn, saveur caramel, sur la table basse en verre chromé. Il ne regarde le film que d’un œil, un rictus sur l’histoire, son attention déviant sur son téléphone lui souvent qu’il ne le faudrait. Il sursaute pourtant Kohaku, lorsque la présence de Daw se fait sentir, le garçon qui se laisse choir sur le sofa à ses côtés. Il ne sait pas trop encore quoi penser de lui. Pas depuis leur arrivée ici. Pas depuis son commentaire. Proche de Jun, la question est de savoir s’il devrait se méfier de lui ou non. Il n’est pas du genre à juger pourtant. Haku et ses deuxièmes chances. Haku et son reste d’innocence. La question sur le film et il se cache derrière son masque comme une vieille habitude. « Pretty Woman. Les fans de l’émission ont dit que j’étais la version cheap de l’héroïne. » Et ça le fait presque sourire amèrement. Parce qu’il n’est pas une prostituée à la base. Qu’il ne tombera pas non plus amoureux. Qu’il ne veut pas de cette romance glauque dans laquelle on le voit. « Chose, compagnon, chienne, tout dépend du niveau d’humanité que tu veux me donner. » Il en a entendu des choses sur lui, des remarques. Il sait comment on l’appelle dans le milieu. Il sait à quel point dans la haute, dans la jet set, la jeunesse dorée de Séoul on le juge, le rabaisse. Il sait. « Je me demande ce qu’ils ont pu trouver tiens … » Et la fin de sa phrase s’arrête dans un silence gênant. Comme le mouvement de sa main au dessus de son bol de popcorn. « Il paye. » Pour mieux l’enfermer. Pour mieux le garder. Sa cage est d’or, mais il n’a aucun privilège Haku. Et ce pour quoi il a signé le contrat il a du les laisser derrière. Il a du tout laisser derrière. Études. Famille. Liberté. Honneur. Innocence. Liberté. Liberté. Oiseau enchainé, il ne sait plus voler. « Il est le seul à m’avoir tendu la main. » Il ne l’a pas fait par choix. Non par absence de choix. Et s’il n’aime pas l’homme, s’il n’aime pas le rôle qu’il a dans sa vie, ce qu’il a fait de lui, comment il l’a changé, il ne peut nier l’évidence. Il lui a tendu sa main au moment où il en avait besoin, où il était au plus bas. Et s’il n’avait pas été là … Sans doute qu’il aurait fini à faire le trottoir. Mieux vaut se vendre à la même étreinte, connue, et reconnue, que de se perdre contre des milliers de corps sans visage. Oui.

i already told you that I had my eyes on you  | FT. @itou kohaku
T'es du genre à rarement juger les autres avant de les connaître, ayant toi-même fait à de trop nombreuses reprises les frais d'une telle pratique. C'est alors tout naturellement que tu avais pris place dans la movie room en y apercevant Haku. Itou Kohaku. En vrai mise à part ce que t'as pu lire sur le net et le peu que Jun a bien voulu te dire, tu ne sais pas grand-chose sur lui. Préférant de loin démêler le vrai du faux tu tentais ta chance alors qu'il était solo. C'est donc tel un chat trouvant sa proie la souris, que t'avais décidé de t'installer à ses côtés à présent le remède à ton ennui tout trouvé. Tu commences soft en lui demandant ce qu'il est en train de mater. Pretty Woman, un classique qui ne te déplaisait pas. Tu lèves les yeux au ciel suite à la deuxième partie de sa phrase. La Corée et ses netizens, tu leur vouais un amour digne de l'envie de les foutre dans les chiottes en appuyant sur la chasse d'eau. Ils t'exaspéraient plus qu'autre chose. « Zéro originalité les gars quoi. » soupires-tu las. « Dans ce cas-là, enchanté Vivian, moi c'est Albin sur les réseaux. » tu lui tends ta main d'un petit sourire. Entre pretty woman et la cage aux folles vous ne pouviez que vous entendre sur ce point-là. Seulement la suite te fait vite perdre ton sourire. Chose, compagnon, chienne ? Ce ne sont pas des mots capables de dénommer un être humain à tes yeux. Certes ça t'est déjà arrivé de les utiliser pour le fun, mais à cet instant ce n'était clairement pas le même contexte. Les yeux sur l'écran tu te contentes d'un « Haku ça sera très bien » Tu refusais de rentrer dans le jeu de la haine sans raison, très peu pour toi thanks. Il te fait un peu de peine ce Haku, mais tu ne le montres pas, devinant que ce n'est certainement pas ce dont il a besoin. À tes yeux il affiche un terrible manque de confiance en lui et la suite de son discours te laisse penser qu’il n’a pas été gâté par la vie. T’as aucunement envie de te mêler de ses affaires, elles lui sont propres et t’as assez à gérer avec les tiennes, mais c’est plus fort que toi. Tu ne peux pas t’empêcher de lancer à bon entendeur ou non « Ouais si tu le dis. Moi je pense surtout qu’il faudra un jour que tu sortes de ton Stockholm avant d’avoir plus aucune échappatoire. » tes yeux ne quittent pas l’écran et tes mains ne cessent de porter le pop-corn à tes lèvres. T’es sincère et tente de ne pas dépasser trop les limites pour le mettre mal à l’aise. Mais t’a toujours été du genre cash. Le genre de personne qui préfère de loin l’horrible vérité au mensonge illusoire. Tu savais par expérience et par tes connaissances les dangers de ce monde. Et même si tu ne le connaissais pas vraiment tu t’étais senti obligé de dire le fond de ta pensée. Tu plonges enfin ton regard dans le sien après des minutes à fixer l’écran pour lui demander amusé « Sinon t’en pense quoi des gueux de la maison toi ? » tu voulais un sujet un peu light pour détendre l’atmosphère tout en récupérant les potins par la même occasion.

keep your eyes on me  | FT. @aum daw
Jugement. Ils jugent tous. C’est dans leurs habitudes. Dans ce monde où l’argent n’est pas un problème on juge sur tout. L’apparence. Le caractère. Les actions. Tout est passé au peigne fin toujours. Parce qu’on utilise chacune de ces choses pour attaquer, pour avoir du poids sur l’autre. Il l’a compris trop vite Haku. Juste en mettant un pied dans ce monde il l’a compris. Et il a appris à se protéger. Derrière son masque de diva hystérique. Derrière les remarques outrageantes que l’on fait sur lui, sur sa relation avec Nim Soobin. Il a appris à se cacher derrière l’image qu’il renvoie et à protéger son cœur. Et le gamin fragile qu’il a toujours été au final. C’est plus facile. Plus facile de faire comme si rien ne l’atteint. Même pas ces comparaisons puériles. Vivian dans Pretty Woman. La comparaison aurait pu faire sourire si on parlait de la beauté de l’actrice. Mais non, on parle juste du personnage, le comparant sans remord à une prostituée de luxe. Ce n’était pas son cas. Il n’avait vendu son corps qu’à une personne. Mais ça personne ne l’entend, les remarques faciles, hostiles, douloureuses comme toujours. « Albin … La cage aux folles … On pourra bientôt avoir les héroïnes de tous les films classiques et dérangeants à les écouter. » La main qui se serre, il lui laisse le choix de choisir l’appellation voulue. C’est presque un peu trop acide, mais il a l’habitude Haku. L’habitude des surnoms dégradants, son humanité qui se fait la malle dans leur regard, parce qu’il l’a perdu à leur yeux en s’offrant pour quelques billets, pour une sécurité, pour des rêves, pour … juste continuer à vivre tout simplement. Mais c’est suffisant à leurs yeux pour qu’il ne soit plus humain, juste une chose, un outil, juste une erreur. Alors il ne le montre par Kohaku, mais la façon dont Daw le traite … C’est apaisant. C’est comme un baume au cœur aussi. Et il s’étonne presque de cette inquiétude palpable, de cette remarque à son attention en fait. Parce qu’il n’a pas l’habitude. Parce qu’on ne lui tend jamais la main. Non. « Stockholm ? Je … » Il s’arrête Haku. Il voudrait dire qu’il n’est pas amoureux. Il voudrait dire qu’il n’y aura jamais rien entre eux. Mais son regard se plante sur l’une des caméras de la salle et ça le fige. Le rend muet. Assez pour qu’il secoue juste la tête. S’il n’est pas du genre à mentir, il connaît assez l’homme qui l’entretient pour savoir qu’il regarde l’émission. Épiant le moindre de ses faits gestes. Alors il préfère se taire. Parce qu’il n’a pas envie de tout détruire. Pas envie de se retrouver sans rien. De se retrouver à la rue du jour au lendemain. Non. « Les gueux … Let’s me see. Un ange aux ailes pas aussi blanches que tout le monde le croit, des gamins pourris gâtés jusqu’à la moelle … Prive-les de leurs téléphones et ils auront l’attitude de bambins en maternelle … Ah j’oublié Albin le chef de cette jolie troupe … Et toi qu’est-ce que tu penses de tes colocataires imposés ? » Il n’a pas grand avis sur les gens de cette maison. Le jugement qu’il peine à faire, l’attitude aux aguets. Il ne veut pas les juger sur leur nom, sur leur compte en banque, mais il doute Haku qu’on lui montrera plus que ça à lui.