Douceur d’un regard échangé avec une dame plutôt âgée. C’est ta grand-mère, qu’ils ont dit, tu vas rester avec elle car nous travaillons trop pour te garder. Minsu, il a cinq ans quand on le dépose chez papy et mamie, et il ne se plaint pas. Au début, il se renferme dans son monde, il pense que ses parents l’ont abandonné dans cette maison des temps anciens pour toujours. Pourtant, au fur et à mesure des semaines qui passent, le petit apprend à ouvrir ses sentiment aux autres – enfin, sa grand-mère principalement. Minsu lui avoue ses peines, ses envies, pourquoi il a l’impression de se faire rejeter par les autres à l’école. Mamie lui a répondu un jour, ne pas sourire est comme fermer la porte d’un magasin de luxe. Alors il a essayé, l’enfant, de s’ouvrir aux autres pour découvrir le monde et les relations. Hélas, ça n’a fonctionné que très peu de temps. Rapidement, il a changé physiquement et l’intérêt des autres s’est porté sur son corps plutôt que sa personne entière. Dès qu’ils apprenaient pour sa pauvreté, ils disparaissaient, ça le fait pas de traîner avec des pauvres. Et ça l’a brisé, Minsu, de voir que les gens pouvaient être aussi infectes. Alors il a décidé d’ignorer le monde et de refermer ses portes pour toujours. Les parents absents, les grands-parents malades, il cherche un domaine où se cacher pour survivre. Il l’a trouvé rapidement, Minsu, la musique et la danse – l’art en général. Confession à mamie, je veux être idol. Parce qu’ils ne roulent pas sur l’or, les Lim. Loin de là. Le choc, elle a peur la vieille dame, peur que le petit garçon s’engouffre dans un monde hostile où l’apparence est clé de la réussite. Mais envoyant la détermination dans ses propos, ses larmes retenues face à grand-mère parce qu’il est courageux, minsu, elle a accepté.

Le voilà trainee, Minsu, dans cette agence renommée. Cette agence qui contient de nombreux artistes très connus dans le milieu, et il y a été accepté. La joie n’est que trop grande – mais il la garde en lui, car rien n’est gagné pour l’instant. Seize ans et toutes ses dents, l’entrainement commence. C’est dur, le staff n’est pas si gentil qu’ils le disent à la télé, mais Minsu se tait. Bougez votre cul ou vous allez finir à la rue, qu’on leur dit alors qu’ils ne sont même pas adultes. Il y a tout qui ferait partir les plus faibles mentalement – certains ont abandonné au bout de quelques semaines, Minsu y compris… Jusqu’à l’arrivée des deux autres. Ceux-là, qui par chance sont arrivés au meilleur moment. Jaejin, surtout, qui a su trouver les mots pour le faire rester. Les mots, puis les gestes. Ils se sont rapprochés, rapidement, et le cœur a fait des siennes. Minsu renfermé n’en a pas parlé, comme d’habitude. La pression d’une société qui refuserait un tel amour – c’est impossible, alors il a ignoré. T’es qui, toi ? Froid et distant, y’a le second du trio qui se montre gentil et affectueux avec jaejin. Le conflit prend place, et Minsu se sent craquer. Il se sent imploser petit à petit, le seul remède c’est une fuite. Il s’en va un soir, il fuit l’agence pendant un moment parce que putain de merde trop de sentiments qui se mélangent. Le garçon se retrouve seul au milieu de la nuit – enfin presque. L’autre est présent, ils se croisent, et malgré la sauvagerie du garçon, ils finissent par discuter. Ouais, à la fin, il abandonne au point où il est. Puis, c’est la seconde chute. Le cœur qui bat, les paroles qui s'entremêlent dans son esprit – il se sent comme infidèle, minsu. Ressentir quelque chose pour deux personnes en même temps. Deux garçons, qui plus est. Merde.

Enfin, le groupe débute. Nebula, c’est leur nom. Enfin, ces années de travail payent et Minsu est leader du groupe. Il est beau, talentueux, le groupe se fait repérer par les fans et la popularité grimpe petit à petit. Le trio n’est malheureusement pas réuni, alors ils ne sont plus que deux. Jaejin et lui sont le duo phare qui enflamme les demoiselles. Les petits bisous, les caresses subtiles, les mains entrelacées. La bonne recette pour la notoriété, n’est-ce pas ? Un rêve qui touche brusquement à sa fin quand les jaloux s’en prennent au garçon. Des rumeurs qui s’enchainent les unes sur les autres, il est parti se retrouver avec sa petite-amie l’autre soir, une sasaeng l’a dit. L’agence qui n’arrange rien, la bombe est posée alors ils veulent la faire exploser le plus rapidement possible. Ils paient cette boite pour prendre des photos en flagrant délit, et bien sûr, il faut que ça soit truqué. Tout se passe très rapidement, les photos sont prises – Minsu qui discute seulement avec sa cousine, mais ça suffit pour faire croire que c’est une conquête. Vite fait, les critiques, quelle enflure c’est interdit de se mettre en couple ! Puis il se fait virer sans crier gare. Minsu ne dit rien, comme à son habitude. Il se tait, il subit, et se renferme. La douleur est par la suite évacuée à travers le contact charnel, toutes ses relations d’un soir qu’il obtient avec son boulot de gigolo. Une fois à la maison, il avoue à sa grand-mère en pleurs. La pression l’écrase, il a peur des réactions des autres, lui qui autre fois, s’en foutait royalement. Mais mamie, mamie elle accepte. Mamie, elle comprend, elle se veut traditionnelle mais reste sage face à l’évolution de la société. Aime qui tu veux, Minsu, tu ne mérites pas cette injustice créée par une société aussi formalisée. Ne t’inquiète pas, je suis avec toi.