blantantly avoiding eye contact | FT. sora


je suis affalé dans le canapé depuis huit heures du matin, il est maintenant quatorze heures quarante et j'ai le sentiment que si je tente de bouger, au moindre mouvement ma hanche va me rappeler à quel point il est néfaste de rester allongé trop longtemps. quatorze heures et je n'ai pas encore mangé. évidemment, manger quelque chose après avoir autant bu la veille me semble insensé et insensible envers mon estomac. alors je me contente de lire un livre. livre qui termine son chemin sur mon front alors que je suis de nouveau englouti dans un sommeil réparateur. sans vouloir exagérer je dois bien avoir dormi treize heures. et aussi horrifiant que cela puisse être, j'ai le sentiment de ne pas avoir dormi assez. maintenant je sens que je ne dormirai pas assez, quelqu'un s'assied lourdement sur le canapé, je sens les secousses. je fais glisser le livre le long de mon visage pour voir de qui il s'agit. son visage m'est légèrement familier.

« bonjour  » ma voix est toujours un peu enrouée et je ne regarde plus la jeune femme. nope, je ne la regarde plus mais je la sens me regarder. j'hésite à tourner ma tête vers elle et puis la regarde juste un instant avant de détourner le regarde tout de suite après « um... est-ce qu'on se connait ?  »

je tente de me redresser et y parviens difficilement évitant évidemment son regard.

@kang sora

BLANTANTLY AVOIDING EYE CONTACT | FT. @HAN AMAURY
Assise en solitaire à la table de la cuisine, tu repenses à la soirée de la veille. Riche en surprises et en rencontres, il y en a néanmoins une qui se distingue des autres. Tu n'es toutefois pas encore certaine que ce soit en positif. Le souvenir des éclats de voix virulents demeure ancré dans ta mémoire, bataillant avec un sentiment plus ténu mais également plus intriguant. La curiosité, l'envie de t'amuser ((et d'amuser les téléspectateurs au passage)) t'animent. L'absence de tout autre projet dans cette journée finit de te convaincre et tu te prépares à sortir. T'apportes un soin particulier à ta tenue, observant longuement ton reflet dans le miroir avant de te déclarer parfaite à voix haute. Étant donné ta destination, tu dispenses les caméras de te suivre pendant le trajet, les retrouvant sitôt le pied posé devant la villa Mercure. C'est la première fois que tu t'y rends mais tu es bien plus intéressée par l'un de ses habitants que par l'habitation en elle-même. Tu tentes ta chance au café du rez-de-chaussée, satisfaite d'identifier la silhouette recherchée dès ton premier essai. Occupé à lire un livre sur le canapé, tu te permets avec naturel de t'asseoir à côté de lui. « Salut. » Grand sourire sur tes lèvres, tu débordes d'assurance alors qu'il te jette un coup oeil rapide. Les mots qu'il prononce alors te font instantanément déchanter. « Tu te fous de ma gueule ? » La voix qui s'élève en même temps que la mayonnaise te monte au nez, tu le fixes dans un mélange de colère et d'incrédulité. « Hey regarde-moi quand je te parle ! » Ça s'appelle la politesse askip.

blantantly avoiding eye contact | FT. sora


si j'avais pu organiser les quarante huit dernières heures, je ne serai pas allé à cette soirée sur le yatch. je me suis peut être un peu trop emporté, ou l'alcool a dévoré le meilleur de moi même, qui sait à ce stade ? si cette situation ne me rendait pas particulièrement anxieux, j'imagine bien assez vite le sourire sur son visage s'effacer alors que le ton devient soudainement un peu moins courtois. qu'est-ce que j'ai fais ? qu'est-ce que j'ai bien pu faire à cette fille ? cette fille qui maintenant me crie dessus, m'ordonnant de la regarder ; ce que j'hésite honnêtement à faire. que cela ne tienne si j'étais seulement apte à me déplacer sans risquer de m'étaler par terre, j'aurais déjà prit la fuite. c'est bien ce que genesis disait non ? en parlant des balances ; "tendance à éviter la confrontation".

« excusez-moi mais...  » je daigne finalement lever les yeux vers elle et ne peux m'empêcher de penser que les femmes sont parfois effrayantes « e-excusez moi mais pourriez vous éviter de crier s'il vous plait ? je suis en train de récupérer  »

ma voix est si basse, toujours enrouée, et la douleur pianotant sur mon crâne si... réelle. ah. ça y est, je pense me souvenir. et en même temps comment oublier. comment oublier cette troisième guerre mondiale de soixante dix-huit qui n'a jamais existé.

« ah... est-ce que... est-ce que par hasard vous venez encore débattre de cette histoire ?  » je me permet d'ajouter détournant le regard réprimant un sourire« même s'il n'y a pas grand chose sur les livres d'histoire pour appuyer votre théorie chimérique  »

@kang sora