LIKE ROSE AND JACK | FT. HAN CHUCK
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Elle ne va pas mentir, le simple fait d’être sous cette eau chaude lui fait un bien fou. Car secrètement Maiko tente de cacher les tremblements qui l’habitent. Non pas qu’elle ait mal quelque part, bien au contraire. Le plaisir sans pareil de leur ébat sexuel l’a rendu quelque peu chancelante. Mais la petiote ne veut pas le montrer : sans doute une question d’égo. Alors elle parle, pour combler un éventuel blanc. Le bel apollon lui a tendu la perche idéale, celle de vouloir la découvrir. Elle lui propose donc un petit jeu tandis qu’elle profite dans un premier temps du jet. Modèle photo ? Presque. Secouant la tête, elle s’étire longuement tout en expliquant. « Firtsly, i do vlog. I travel all over Japan to meet people outside the norm. To open people’s eyes and mindsets, about sexuality, gender, handicap, lifestyle, stuff like that ! ». Dans sa voix, on comprend ô combien Maiko est fière de ce qu’elle fait. Elle se sent utile à réaliser ces vidéos. Elle va pour continuer mais se retrouve face au torse de son amant du soir. Alors elle rit, amusée de la situation. Chuck est obligé de se plier pour être face à elle, et ses dires la font rougir de nouveau. Ce qui provoque une petite moue adorable sur le visage de la nippone. « Если вы найдете меня милым, все в порядке. »*(Si tu me trouves mignonne, alors ça va.). Venant lui caresser le visage, elle lui laisse finalement la place sous le jet, pour pouvoir quant à elle se savonner. Et c’est alors qu’elle réalise qu’elle a oublié la suite de son histoire. « Ah oui ! Et mon deuxième métier, c’est camgirl solo. ». Maiko dans toute sa splendeur. Qui vous sort ça comme si c’était une chose banale, comme si gagner de l’argent en se filmant en train de se masturber étant un métier tout à fait ordinaire. Elle plante son regard candide dans celui de Chuck, tout en continuant de se savonner comme si de rien n’était. « Et puis bon, je suis aussi étudiante en mode. ». Elle hausse les épaules tout en lui adressant un sourire innocent.

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T’es yeux se perdent sur la belle qui te lances des énigmes. Tu as proposé modèle sans être pleinement convaincu et à y regarder de plus près tu aurais presque pu pencher pour l’Entertainment. Pas nécessairement dans la musique comme toi, mais pourquoi pas dans ses émissions japonaises un peu étranges où de jolies filles sont souvent de la partie. Oui tu l’imagines sans trop de difficulté comme un poisson dans l’eau dans cet univers. Sauf que tu te trompes. Enfin, ce n’est pas à la télévision qu’elle divertit le peuple, mais via YouTube, puisque c’est une femme moderne en adéquation avec l’ère du temps. « That’s cool » commentes tu, vraiment curieux de voir quel regard la jeune femme peut bien porter sur des sujets de société tel que le handicap – que très peu de personnes mettent en lumière ici – ton intérêt piqué tu ajoutes dans la foulée « Comment s’appelle ta chaîne mademoiselle Maiko ? » Oui tu as bien envie d’aller voir ce que cette nymphe peut raconter et qui sait elle arrivera peut-être même à avoir un nouvel abonné, ce qui serait un exploit, vu ton manque d’intérêt certain pour la YouTube sphère, mais qu’à cela ne tienne avec elle tout semble bizarrement de l’ordre du possible. T’as pas le temps de développer la question que la belle – après quelques mots russes qui ont toujours le don de t’émoustiller – te lâche l’intitulé de son second métier. D’abord tu crois à une blague. D’abord parce que ce n’est pas un métier atypique et deuxièmement parce que ce n’est sans doute pas le genre de chose qu’on raconte comme ça. «  Camgirl ? » répètes-tu sans doute l’air un peu bête. « 本当に ？ » Tu en oublies presque la suite, à savoir qu’elle étudie également la mode. Tu restes comme bloquée sur cette nouvelle pour le moins surprenante. « I do want to see those videos too » ajoutes-tu dans un sourire plein de sous-entendus avant de venir jouer avec les mèches de ses cheveux. « À toi maintenant » tu marques une pause « qu’est-ce que tu crois que je fais de ma vie ? »

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Elle est spéciale la petiote. Elle l'a toujours été à vrai dire. Déjà enfant elle avait des idées bien tranchées, et clamait haut et fort ses idéaux. Alors cette chaîne youtube est sa fierté. Car une chose qu'elle déteste c'est bel et bien le refus de la différence. Ces personnes qu'elle rencontre, elle ne le fait pas par voyeurisme. Non, Maiko elle se lie à elles, elle s'y attache, elle les aime et veut retransmettre cela à l'écran. On est en 2020, il est tout simplement inimaginable pour elle que les gens continue à croire que l'homosexualité est une maladie mentale ou bien que des parents forcent leurs enfants sourds à se faire greffer un appareil pour être "dans la norme". « Himawari avec deux zéros à la fin. H-i-m-a-w-a-r-i-0-0 ! D'ailleurs c'est aussi le nom de mon Instagram, si jamais~ ». La nippone se mordille la lèvre inférieure, se demandant si son amant allait réellement s'intéresser à sa chaîne où si ce n'est que de belles paroles. Et puis elle déballe à cet inconnu que l'une de ses sources de revenus est de se filmer en train de se donner du plaisir en solitaire. Ce qui ne la gêne nullement. Elle dit ça comme elle dirait ce qu'elle a mangé ce matin au petit-déjeuner. La preuve en est qu'elle continue à se laver tranquillement, les yeux brillant de candeur. Mais la réaction de Chuck la ramène à la réalité : elle ne fait pas un métier ordinaire. « うん、本当だ。その方が簡単なので、一人でやる。»*(Oui, vraiment ! Je fais ça en solo car c'est plus simple.). Et bien moins prise de tête. Elle ne peu retenir un énième rire aux dires du métisse, tandis qu'un frisson remonte son échine à ses sous-entendus peu chastes. « If you're a good boy~ ». Maiko lui fait un clin d'œil complice et voilà que le beau brun lui renvoit la question. Que peut-il bien faire dans la vie ? Tatoueur serait bien trop cliché. « Un truc artistique. Mais pas aussi évident que chanteur ou peintre. Car tu es doué, avec les mots. ». Il suffit de la voir rougir comme une adolescente à ses compliments. Attrapant du shampooing, la cadette s'en mets dans les mains et les lèvres en direction de cette chevelure qu'elle aime tant. « Can I...? ».

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Plus le temps passe et plus ton impression vis-à-vis elle te semble juste. Elle n’a pas froid aux yeux et semble aimer l’aventure et être de nature curieuse. D’abord parce qu’elle a décidé de te suivre sans même te connaître et maintenant parce qu’elle t’annonce ce qu’elle fait de sa vie. Oui, cette jeune femme en plus de piquer ton intérêt et pleine de surprise si bien que pour la première fois depuis longtemps tu te laisses porter au grès de ses annonces. Une camgirl. Ta machine à fantasme se retrouve une fois de plus titiller et tu te poses bien des questions. Une te brûle tellement les lèvres que tu ne peux t’empêcher de la poser.   « Depuis quand ? ».  Tu aurais aussi pu demander pourquoi, pas parce que l’annonce de la Nippone te choque, tu as l’esprit suffisamment ouvert pour accepter tout type de métier. C’est plutôt une forme de curiosité. Oui, tu te demandes ce qui l’a poussé à commencer cette activité plutôt atypique. Tu te serais bien perdu un peu plus dans tes questions, tu te vois même lui dire et tu fais ça combien de fois par semaine que la jeune femme t’arrache un rire alors qu’elle te dit trouver ça plus simple de faire les choses en solo.   « 本当に？ - 以前はそうではありませんでした »  (vraiment ? Tout à l’heure ça ne m’a pas semblé être le cas. Pas de doute, un peu plus tôt dans la soirée il t’a semblé qu’elle appréciait grandement votre moment de partage charnel et vous étiez bien deux. Ton sourire ne disparaît pas lorsqu’elle te fait savoir que si tu es un bon garçon elle te donnera peut-être l’occasion de voir ses fameuses vidéos.   « Well i’m not sure i’m a good boy » lances tu joueur avant d’ajouter   « but i can try if it’s means you’re gonna show me how you do it solo » enfin avant qu’elle te montre quoi que ce soit il va falloir qu’elle devine ce que tu fais de ta vie puisque tu en as décidé ainsi. Un truc artistique dit-elle. Dans le mile. Visiblement il semblerait qu’elle soit meilleure que toi à ce petit jeu-là.   « Doué avec les mots » tu souris avant de fredonner sous la douche un air qui il y a quelques années maintenant, à fait exploser l’idol que tu étais alors au pays du soleil levant.   « どうして... » impossible qu’elle n’est pas entendue ça un jour. Tu te mets même à imaginer que peut-être, elle avait des posters de vous dans sa chambre.   « I guess i was a singer a while ago » et tu ajoutes dans la foulée   « maintenant j’écris et je compose pour les chanteurs ».  Puis elle te propose de te savonner les cheveux et tu acceptes en ajoutant  « peut être que je devrais te composer une mélodie pour accompagner tes vidéos » parce que tu ne perds jamais le nord.  

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Étrangement, cela lui fait du bien d’en parler. De son second métier. Car même si elle n’en a pas honte, Maiko se confie rarement auprès des autres à son sujet. Non pas que le regard des autres la gêne, mais elle pense à ses parents. À leurs métiers, leur vie. Et elle se refuse de les entacher. Pourtant, ce soir-là c’est différent. Tout est différent. Elle perçoit dans le regard du métisse qu’il n’est pas comme les autres. Qu’il ne va pas la juger, et encore moins la regarder comme un vulgaire bout de viande. Alors la petiote en parle d’une façon naturelle qui lui retire presque un poids des épaules. « Mmmmh… Depuis moins d’un an. Je dirai 10 mois ? ». À vrai dire, elle ne sait pus vraiment. Elle n’est pas très date Maiko. Un sourire certain la prend aux dires de Chuck. « C’est aussi pour ça, que je fais du solo. « それが一人でやる二番目の理由だね。カメラから遠く離れた男との瞬間を楽しむために。»*(C’est la seconde raison pour laquelle je fais seule. Pour profiter du moment avec un homme, loin de la caméra). Elle lui adresse alors un clin d’œil. « La première raison, c’est pas l’argent. Car être solo rapporte bien plus. Non, c’est juste que… J’me vois pas enchaîner les mecs juste pour faire du contenu. Tu vois ? J’aime pas cette idée. Je sépare les deux mondes, pour ne pas avoir de problèmes. ». Malgré son jeune âge, elle a la tête sur les épaules. La nippone sait ce qu’elle veut, et ce qu’elle ne veut pas. Elle souhaite être respectée, se faire du bien, sans avoir la sensation de n’être d’une poupée gonflable qu’on se passe entre potes. Tandis qu’elle se lave, Chuck se mets à chanter. Maiko l’écoute avec attention, captivée par cet homme. Quand va-t-il cesser d’être aussi parfait ? Les yeux brillant, elle finit par secouer la tête pour revenir sur terre. « You have a really nice voice. Not surprised that you’ve been a singer. But… To be honest, I’ve never heard that song before. Was it your most famous one ? ». Avec tous les voyages qu’elle a fait étant enfant, elle a toujours été en décalage sur les artistes à la mode. Malheureusement pour elle, visiblement. Une petite moue qui est très vite remplacée par un sourire quand il accepte de lui tendre sa tête. Alors c’est avec un plaisir certain qu’elle plonge ses petites mains dans cette chevelure qui lui plaît tant pour la lui savonner. « Mh ? T’es sérieux là ?! J’espère que tu parles de mes vlog…. ». Maiko se mets à rire, et finalement une fois les cheveux ébène devenus blancs, elle laisse ses mains glisser le long de la nuque de Chuck pour lui relever le visage et que leurs yeux se rencontrent. « кто ты ? почему ты мне так нравишься ? »*(Qui es-tu ? Pourquoi tu me plais autant ?).

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Cette fille n’est pas comme tout le monde. Ça ne fait même pas vingt-quatre heures que vous vous connaissez, mais tu en es déjà persuadé. Elle est solaire. Et tu n’aurais rien contre l’idée de te nourrir de son énergie toi qui est plutôt de nature morose. Tu crois qu’elle a la capacité de rendre les gens autour d’elle heureux. Alors tu n’es pas vraiment surpris lorsqu’elle te fait savoir qu’elle a décidé de partager un peu d’elle, de sa vie et de ce qu’elle aime sur YouTube. Tu l’es par contre un peu plus quand elle te dit être également camgirl depuis un peu moins d’u an. Tu ne lui demanderas pas le comment du pourquoi. Tu trouves ça mal venu même si tu dois bien avouer que ta curiosité est piquée. Tu ne connais rien de ce monde, pour être honnête tu n’as même jamais rencontré qui que ce soit qui évolue dans cette sphère, mais tu aimes ce que tu l’entends dire. Oui, tu trouves que son discours est intelligent, mieux encore tu sens qu’elle a les pieds sur terre et que malgré l’originalité de son métier elle ne perd par le nord. Séparer les deux mondes pour ne pas avoir de problèmes. Cette phrase te fait sourire et te renvois à ta propre existence. Sans doute aurais-tu aimé être aussi mature lorsque du haut de tes vingt ans et au sommet de ta gloire tu brûlais la chandelle par les deux bouts en enchaînant des relations plus ou moins sérieuses avec toutes les idoles féminines qui pouvaient bien croiser ta route. Évidemment, ça n’a pas causé ta perte, mais ça t’a valu une réputation de Casanova qui encore aujourd’hui te colle à la peau. Non pas que ce soit véritablement un problème, après tout tu te fiches pas mal de ce que les gens peuvent dire ou penser de toi, mais tu sais bien que malgré ton talent certains sont, encore aujourd’hui, un peu réticents quand il est question de te faire travailler avec des rookies. Ils disent avoir peur qu’elles tombent dans tes filets et que tu brises des cœurs comme tu l’as déjà fait. Tu joues avec les mèches de ses cheveux qui mouiller viennent se coller à ses joues et tu ne peux t’empêcher de lui faire un compliment « Ne change pas » un sourire se dessine sur tes lèvres avant d’ajouter « Garde ta ligne de conduite et continue à faire ce que tu aimes » c’est là le meilleur conseil qu’on puisse lui donner. Celui sans doute que tu aurais aimé toi aussi entendre dans tes jours plus difficiles ou dans ces moments, encore parfois présents, où tu peux te sentir perdu. « C’est important de séparer les mondes » oui ça l’est, mais c’est quelque chose que tu n’as jamais vraiment su faire. Pourquoi ? Un bon psy dirait sans doute que tu as trop besoin d’amour et que tu ne peux t’empêcher de chercher de l’affection auprès de celle qui croise ta route pour venir compenser l’affection d’une mère. Peut être qu’ils ont raison, peut être qu’ils ont tort. Tu n’en sais trop rien. Toi ce que tu sais c’est que cette fille qui se tient devant toi est sur le bon chemin. « En tout cas ça te réussit » Et tu es bien content d’avoir pu goûter au monde qu’elle réserve à ceux à qui elle a choisi d’ouvrir les portes de son petit jardin secret. Ton jardin secret à toi ce sont les paroles que tu écris et les musiques que tu composes, ces notes et ces mots que tu partages au monde entier sans même qu’il sache tout ce que cela peu bien signifier pour toi. Tu ris quand elle t’avoue ne pas connaître l’air que tu viens de fredonner. « I always thought that it was the most famous one in Japan » tu marques une pause « Maybe you were to young ? » tu te mets soudainement à te demander quel âge cette belle nymphe peu bien avoir. Il serait peut-être temps de s’en soucier. Imagine donc le nombre de problèmes que tu pourrais avoir si la jeune femme est mineure. Cette question  se retrouve vite chassée par la remarque qu’elle te fait concernant ta proposition. « Bien sûr que je parle de tes vlogs » ajoute tu en feignant d’être outré. « Je suis un gentleman voyons » Une fois de plus la douce mélodie du russe vient remplir la cabine et tu ne peux t’empêcher de réagir « It’s unfair you know, you can understand everything i say but here you are talking in russian, can I have a glimpse of what you’ve just said ? ».  

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Elle ne s’est jamais posé la question. Pas même une seule seconde. Lorsqu’elle a cliqué sur ce bouton pour s’inscrire en tant que camgirl, Maiko a de suite décidé qu’elle ferait toujours du solo. Jusqu’au jour où elle supprimerait son profil. Car certes, être à deux, aussi bien en couple hétéro qu’homo, remporte bien plus sur ce site. Mais elle ne court pas après l’argent la petiote. Sinon elle ne donnerait pas ce pourcentage certain à des associations. Non, si elle refuse de partager l’écran avec quelqu’un d’autre, c’est pour pouvoir être soi-même. Pouvoir se donner du plaisir comme elle le souhaite, et non pas répondre aux fétiches étranges de certains viewers. Et puis, cette deuxième personne, qui serait-elle ? Un-e ami-e ? Hors de questions. Un-e camarade qui se filme ? Non plus, pas de drama. Et les dires de Chuck la rassure dans son choix. Elle sourit, touchée de ses mots. Il ne la juge pas, bien au contraire, il la glorifie. Et ça, c’est précieux. « Mh, merci. J’essaie d’être quelqu’un de bien. ». Car malgré les apparences, Maiko n’est pas une fille qui se vautre dans les bras du premier ou de la première venu-e. Non, bien au contraire, ses partenaires sont peu nombreux. Alors oui, elle aime séduire, elle aime ce sentiment de plaire aux autres. Mais pour passer le cap, il faut avoir ce petit truc. Et Charles, il l’a. « When was it ? I didn’t grow up in Japan. I left when I was 6 or 7, and I came back for the univ’… ». Elle fait une petite moue, déçue de ne pas avoir connue les années de gloire du bel apollon. « Will you sing for me again ? ». Sous-entendu une autre fois, un autre jour. Et puis un rire quitte la bouche de la nippone quand son fantasme vivant feint d’être outré. Elle n’ajoute rien, lui mettant l’eau pour qu’il puisse se rincer les cheveux tandis qu’elle quitte enfin la cabine de douche pour s’enrouler dans une serviette. « Can’t I have my secrets~ ? ». Maiko se sèche avant d’enfiler de nouveau son maillot de bain. « Learn russian. And I will say it again. ». Un défi qu’elle adresse à Chuck, alors qu’elle se tourne vers elle avec ce sourire malicieux au visage.

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Essayer d’être quelqu’un de bien. En voilà une phrase qui résonne en toi. C’est tout à fait le genre de but qui pourrait te valoir des années en analyse. Parce que c’est là des questions qui te semblent parfois très difficiles à appréhender. Qu’est-ce que ça veut dire dans le fond être quelqu’un de bien ? Durant des années tu as cru que répondre aux attentes de ton père ferait de toi une bonne personne, ensuite il a été question de remplir les tâches qui t’étaient données alors qu’un contrat de plusieurs milliers d’euros te liait à une agence. Pas de doute, la première partie de ta vie n’a été qu’une succession de chose qu’on te demandait de faire et qui te donnait l’illusion d’être une bonne personne. Tu as commencé à te poser des questions un matin presque par hasard. Ton regard a croisé ton reflet dans le miroir et tu t’es rendu compte que tu n’étais pas heureux. Que rien de tout ça n’avait pas le moindre sens pour toi. Être quelqu’un de bien, mais ne pas être heureux ? À quoi bon. Alors t’as décidé d’en fait qu’à ta tête et tu t’es parfois perdu en chemin. Tu n’es plus tout à fait certain d’être quelqu’un de bien ni même d’être heureux, mais tu essaies et dans le fond c’est sans doute déjà pas mal. « Keep trying, you’re on the good track » après tout c’est bien en forgeant qu’on devient forgeron alors pourquoi n’en serait-il pas de même avec le fait d’être quelqu’un de bien. Elle te dit ne pas avoir grandi au Japon et une fois de plus elle s’est créé en toi l’intérêt « Where did you grow up ? » puis tu te replonges presque malgré toi dans tes années d’idoles. Celle où tu étais le petit prince eurasien adulé par un peuple qui t’a élevé au rang de roi. « It all started back in 2008, I was just a fifteen years old kid back then » même si tu pensais être le roi du monde alors que tous les projecteurs étaient braqués sur toi. «  I went on until I realized it just wasn’t for me » tu ris en ajoutant « It took me five years but better than never right ? »  Elle quitte la cabine de douche en ne manquant pas de te faire une dernière requête qui fait naître en toi l’espoir que vous puissiez vous recroiser un jour. « I guess it’s something i can do again » et tu lui emboîtes le pas en attrapant à ton tour une serviette pour te sécher. La Nippone est joueuse et un air malicieux se dessine sur ses lèvres. « Is it a challenge ? Be careful darling I might beat you at these little game ». Puis t’approchant à nouveau du lit que vous avez partagé tu ramasses un à un tes vêtements pour finalement retrouver ton habille de paillette.  « I feel like the party is waiting for us, what should we do miss ? »

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Elle ne cherche pas la gloire, ni même à faire entrer son nom dans l’histoire. Elle n’aspire pas à devenir un exemple, cela est bien trop prétentieux à ses yeux. Non, Maiko désire simplement faire ouvrir les yeux aux gens, sur tant de méprises et d’injustice qui existe en ce monde. Ces reportages, ce n’est pas du voyeurisme. Elle dresse simplement le portrait de personnes, comme vous et moi, qui respirent la vie à plein poumons. Ils sont différents de la norme, certes. Mais, à plus ou moins grande échelle, nous sommes tous uniques non ? Alors pourquoi les rejeter, les mettre à l’écart. Voilà le message qu’elle essaie de faire passer. Alors elle sera quelqu’un de bien. Pour le moment, la petiote écoute les dires de Chuck. L’imaginer être une star incontournable dans son pays natal lui fait bizarre. Il est si loin du cliché des gars de boysbands de la Johnny’s. « Wow, I was so young at that time. I think that’s when I finished my primary school years in Italia. Yes, absolutely. It was Italia, right before South Africa. That explains why I never heard that song before. ». Et quel dommage. Elle aurait été fan de lui, malgré son jeune âge à l’époque. S’enroulant dans la serviette, Maiko retient un sourire lorsque le bel Apollon lui assure qu’ils pourraient se revoir. Elle sent même ses oreilles rougir quelque peu, sous ses cheveux. Damn boy. « I don’t think so. Learn russian and we’ll see~ ». Le suivant à la chambre, deux choses la percutent : leur différence de taille, à laquelle elle a décidément du mal à s’y faire, et… « 舞子のもの !!! »*(Maiko/Mes affaires!). En effet, elle a laissé aussi bien ses vêtements que ses affaires tel que son portable et ses papiers en se déshabillant plus tôt faute de la chaleur. « やばっ ! »*(Ca craint !). Se tournant alors vers Chuck, elle perd un instant son regard dans le sien. Elle a tellement envie de l’embrasser. Mais, ne serait-ce pas étrange maintenant que tout le mood est partit ? Se pinçant les lèvres, Maiko secoue la tête et se dirige vers la porte. « Tu peux m’aider à retrouver mes affaires ? J’espère que personne ne les a volé... ». Une petite moue, et ils quittent ainsi cette chambre pleine de bons souvenirs.