some things would last | FT. @bae soli





andy n'est pas censé être au studio aujourd'hui pourtant il compte bien y trainer comme s'il s'agissait de sa seconde résidence. ce n'est pas vraiment comme s'il voyait tout ça comme un travail. lorsqu'il entre dans le studio d'enregistrement il est surpris de voir son ami ainsi que son collègue de travail ainsi qu'une jeune femme de l'autre côté au micro.« yooo » qu'il chuchote avec un sourire en passant son bras autour des épaules de munho. il attends que la musique s'arrête pour dire « alors askip' tu travailles des fois  » il rit doucement avant de demander « c'est qui ?  » « soli, bae soli, une bombe pas vrai ? » andy s'esclaffe « mec tu l'enregistres pas pour espérer avoir un date pas vrai ?  » [/color] « nan t'inquiètes, elle a vraiment quelque chose »  sur ce point-là c'est bien la seule chose sur laquelle ils seront d'accord dans le futur. le jeune homme met le micro en marche et s'adresse à la jeune femme « yooo, moi c'est andy, kin andy, enchanté » il trouvait encore intéressant de se présenter alors que son prénom était assez connu en corée maintenant. il agite doucement sa main avant de lourdement se redresser et lancer à l'intention de munho « bon j'vous laisse je passais juste dans le coin » « ok andy, à plus tard »  après ces brèves présentations il quitte le studio avec le sourire, l'équipe a l'air de faire du bon boulot. arrivé dehors, il allume une cigarette. en cherchant son briquet il se rend compte qu'il a oublié ses clés et soupire. ses pieds ne se décollent pourtant pas du sol alors qu'il consume la cigarette jusqu'au filtre. il en avait besoin de celle-là. il discute un moment avec ce qu'il appelle ses nouveaux voisins alors que cela fait déjà deux ans qu'il a ce studio. définitivement une bonne journée. une trentaine de minutes passent. il retourne sur ses pas et alors qu'il se rapproche de la porte il peut entendre des bruits de personnes crier. il entre alors sans annoncer. le décors est bien différent. et le sourire sur les lèvres du jeune homme s'est estompé pour disparaître à la vue de la scène sous ses yeux. « ...qu'est-ce que c'est que ce merdier  » « a-andy... » munho qui s'écarte de la jeune femme sur le canapé. andy passe la main sur son visage murmurant en russe « ты че, блять (qu'est-ce que c'est que ce merdier)  » « c'est pas c'que tu crois ..- je..- » il croise le regard de soli avant de le reposer sur munho, un léger rire nerveux s'échappe de ses lèvres alors qu'il le coupe en plein milieu de sa phrase « tu te fous de ma gueule ? putain de merde- dis moi que tu te fous de ma gueule munho... » il marque une pause secouant doucement la tête « non, enfaite tu dégages- tu dégages... tu prends tes putains de cliques... non non non tu sais quoi ? tu dégages maintenant » il n'avait pas la patience de le regarder prendre ses affaires « non... c'est vraiment pas c'que... » andy attrape munho par le col sans la moindre grâce et en quelques secondes ils se retrouvent dans le couloir et après que la porte ait claqué il lance alors « mais t'as pété un plomb mec ?! aller elle doit avoir quoi, dix-sept ? dix-huit ?  » « dix-neuf... » qu'il se permet de répondre dans un murmure. un rire nerveux s'échappe des lèvres de andy alors qu'il répond « ah pardon alors elle est majeure donc ça change tout, t'as le droit de la forcer à... putain de merde... PUTAIN MUNHO, t'as la possibilité de te sortir de la merde et tu... t'es reconnaissant pour rien mec, t'es vraiment reconnaissant pour que dalle »  la différence d'âge entre munho et la jeune femme est assez importante quand on y pense. il avait 27 ans, andy en avait 24 et soli en avait dix-neuf.  un bong silence s'étend avant qu'il ne finisse par dire « mec dégages.., j'veux plus te voir au studio, j'veux plus te voir tout court tu m'as entendu ?  » après cette longue conversation, il entre dans le studio passant ses mains sur son visage. presque au bord des larmes le bonhomme. il soupire, se ressaisissant  non pas car il venait de perdre un ami mais aussi un collègue de travail mais vraiment à cause de la gravité de la situation « je...- tu vas bien ? il ne t'as pas fait de mal ?  » il demande en gardant ses distances « je... j'suis vraiment désolé, si j'avais eu la moindre idée de ce qu'il se passait je...- si tu veux porter plainte je peux appuyer ton rapport... t'es sûre que ça va ? »

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Soli, elle a jamais eu de chance dans la vie. Ou pas beaucoup, en tout cas. Car quand elle en a, tout vient se casser la gueule, d’une manière ou d’une autre. Soli, elle aime pas attirer l’attention, et pourtant, elle fait que ça. Oui, elle rap, depuis pas mal d’années maintenant… Mais elle n’a jamais cherché plus loin que les p’tits bars de son quartier où elle a ses habitudes. Ou sa bande de pote. Au milieu de mecs, seule fille aux allures faussement masculines, noyée sous ses vêtements larges, ses baggys et ses joggings. Elle veut pas qu’on la voit, mais pourtant, on ne voit qu’elle. Et lorsqu’elle monte sur scène, elle éclipse tous les autres. Et c’est comme ça qu’elle avait tapé dans l’oeil de ce type. Ce mec. Visage de poupée, physique frêle, mais une voix et des mots qui portent et la dépassent. Elle fonce, elle n’a pas peur, la foule ne l’impressionne et, quand elle l’ouvre, tous se taisent et écoutent. Une fois. Deux fois. Et après plusieurs soirs, le mec l’approche, et lui fait une proposition. Soli hésite. Elle sait pas si elle a envie de ça. Mais il insiste. Ce serait dommage de garder ce flow pour elle et pour ces petites salles. Faudrait que d’autres puissent l’écouter. Ses textes pourraient toucher bien plus de monde. Elle a du talent. Il veut lui faire enregistrer un morceau. Au moins un. Un essai.

Et Soli cède.

Elle cède. Le rendez-vous est pris. Première fois, il lui montre les lieux, et essaie de la mettre un peu à l’aise. Mais Soli, elle est pas à l’aise. Elle est tout sauf à l’aise. Elle n’aime pas trainer avec ceux qu’elle ne connait pas. Elle n’aime pas être sortie de son petit train-train quotidien. L’inconnu l’effraie. Et ce type était un parfait inconnu. Mais elle prend sur elle. Deuxième fois… Troisième fois, l’enregistrement. Les choses sérieuses. Il veut voir ce que ça donne sur une bande son. En plein travail, un autre gars passe. Andy, qu’il dit. Soli le salue d’un signe de tête, mais n’y porte pas plus attention que ça. Pour le moment. Elle est là pour travailler, alors elle travaille, sérieusement, et ne fait que ça.

Puis, Munho l’appelle. Pour qu’ils écoutent ce petit bijou, qu’il disait. Et Soli était… Contente. Elle souriait, un peu. Parce que c’était la première fois qu’elle s’entendait en si bonne qualité. C’était un beau morceau, qu’elle avait imaginé, écrit, mais qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir concrétiser ainsi. Et là, l’espace d’un instant, Soli pense être débarrassée de sa poisse. P’têtre qu’elle a enfin de la chance ? De la vraie chance ? Que la roue a tourné ?
Tu parles.
C’est Munho qui se tourne vers elle. Assise sur le canapé, la jeune femme réfléchit à comment améliorer le morceau, alors que lui réfléchit à comment la choper. Il commençait à se faire tard… Continuer tout ça demain matin, qu’elle lui propose, pendant que lui essaie de la convaincre de rester. De rester plus longtemps. Ils pourraient rester là, tous les deux, et arranger le morceau toute la nuit s’il le fallait. L’alarme biologique retentit, mais Soli, Soli pense si fort s’en être sortie, qu’elle ne lui accorde aucune attention. C’est weird, mais why not… ? Non. Non, en fait. Car il s’approche bizarrement d’elle, là, sur le canapé. Elle est assise contre l’accoudoir, et il s’approche de plus en plus… Elle est coincée, elle suffoque, alors elle le repousse mais… Mais il ne se pousse pas. Il reste là. Pire, il s’approche encore. Il l’allonge. Et c’est le trou noir. Elle avait déjà vécu ça une fois. Elle n’en voulait pas une deuxième fois. Pourtant, c’est à peine si elle arrive à bouger. Tout son corps est endolori… Elle crie, pose ses mains sur son torse, mais il l’immobilise. Un baiser, dont elle ne veut pas, un second encore, des mains baladeuses, qui descendent bien trop sur son petit corps et…

Il s’écarte. Il s’écarte enfin. Et Soli tremble comme une feuille. Elle n’a pas de chance. Elle n’en aura jamais. Elle hait sa vie. Elle hait tout le monde. Elle hait ce type. Ce studio. Tout. Son haut est remonté, alors elle le tire vers le bas, et son jogging légèrement descendu, alors elle le remonte aussitôt. Puis elle se redresse… Le regard vide, se balançant d’avant en arrière. C’était la deuxième fois. La fois de trop. Alors son esprit essayait de gérer comme il pouvait. En faisant un blackout. Elle ne disait plus rien, n’ayant plus conscience de ce qui se tramait autour d’elle. Une minute, dix, une heure peut-être ? Aucune idée du temps qui s’était écoulé. Jusqu’à ce qu’une voix la ramène sur terre. Andy, hein ? « Non. » Non, il ne lui avait pas fait mal. Mensonge. A l’intérieur, il avait réveillé des blessures bien difficilement enfouies. C’était encore pire que les coups. Non, elle n’allait pas bien, serait plus juste et honnête. Mais Soli, elle ne se plaint pas. Elle intériorise, et garde tout pour elle. Elle intériorise, ce que son corps exprime à sa manière. Comme cette façon incessante qu’elle avait de se gratter le poignet, à l’en faire saigner. Quelques gouttes rouges avaient perlé, mais elle ne le réalisait même pas. « Ils vont me demander comment j’étais habillée. Pourquoi j’étais seule avec lui. Si je n’avais pas voulu coucher au départ, puis changé d’avis ensuite. » Du tac au tac. Machinalement. Comme si elle connaissait la procédure. Parce qu’elle connaissait la procédure. « Je… Je veux pas porter plainte. C’est pas la peine. Je… Je veux pas. Je… Je… » Puis elle prend le cd, de l’enregistrement, qu’elle balance contre le mur. « J’en veux pas, j’en veux plus, de tout ça ! » Et elle craque. Elle se tourne vers Andy, les yeux plein de larmes. « J’voulais pas coucher avec lui… J’lui ai dit non… J’pensais que j’étais là juste… Juste pour la musique et… » Et comme toujours, elle n’avait pas eu de chance. « Je jure que je voulais pas ! Je voulais pas ! » Mais eh, à quoi bon jurer ? Personne ne la croyait jamais.

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« quoi ? » il demande pourtant il a très bien entendu. de telles paroles prononcées par la bouche d'une personne aussi jeune c'est alarmiste. andy ne peut rien faire d'autre que la regarder ses pensées assourdie par les circonstances, il tente également de faire taire cette colère naissante qui ne semble pas vouloir s'absoudre ; ce n'est pas elle qui la met dans cette état, non- c'est le fait d'avoir vu sans vraiment voir et cautionné sans vraiment savoir. et s'il laissait ses pensées se balader il constaterait le passage de beaucoup de jeunes femmes qui n'ont pas cartonnées mais qui auront eu un certain moment de gloire. une douleur indocile embrasse son coeur. ce n'est absolument pas elle le problème et pourtant elle traite toute cette histoire comme si...- « écoutes moi bien » qu'il dit en attrapant sa main injurieuse pour qu'elle arrête, cependant il la relâche aussitôt « tout ce que tu viens de dire, j'vais vraiment faire comme si j'avais pas entendu  » il inspire et continue avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit ajoute « tu penses vraiment que j'vais rien faire ? que j'vais pas tout faire pour enterrer ce chien ?  » sous prétexte qu'il est son ami, qu'il soit sous son label. il n'attends pas vraiment de réponse alors qu'il balaie la pièce du regard. comme il s'y attendait il n'a même pas prit la peine de prendre ses affaires. sans trop réfléchir, andy prend les clés usb, les disque dur externe, disques et le seul et unique trophée de ce dernier puis cale une bouteille d'eau entre son bras alors qu'il passe de l'autre côté de la pièce. dans un souci de confort pour la jeune femme, même si dans ses murmures il jure alors qu'il reprogramme le logiciel pour mettre de la musique, les derniers mots qu'il glisse à son attention sont « fais pas attention à moi, je reviens dans quelques minutes  » il monte le son et il n'y a plus qu'une grosse vitre qui les sépare alors qu'il écrase le tout bien regroupé. les bruits de fracas sont couverts par la musique mais on devine toutefois que la force qu'il appuie dans ces gestes est loin d'être délicate. rien de tout ça ne laisse présager la tristesse qui mord son coeur ; munho était après tout presque comme son frère. tout ça dure le temps que la musique ne s'arrête, il revient prendre pelle et balais pour tout mettre dans la poubelle en métal où il vide sa bouteille d'eau sans la moindre hésitation avant de fermer le sac poubelle qu'il pose juste à côté de la porte. encore un peu essoufflé andy lance « bon... » il passe sa main dans ses cheveux puis son visage reprenant ses esprits avant de désigner de la main le sac poubelle « t'as vu comme ça a été rapide de faire ses valises ? maintenant j'vais pas te forcer à porter plainte, j'vais jamais te forcer à quoi que ce soit mais juste...- » il mord légèrement sa lèvre inférieure ajoutant « juste pour cette fois, oublies à quel point la police a merdé et fais le nécessaire pour porter plainte  » il ajoute alors « j'suis témoin, ça doit bien compter pour quelque chose non ? j'te crois soli, c'est pas comme si j'allais te laisser tomber, j'te crois ok ? » il détourne le regard un instant et passe nerveusement la main dans ses cheveux, ses pensées naviguant, voguant silencieusement l'espace de quelques minutes « bon alors... ta décision  » il demande en prenant les clés de sa mobylette, ignorant le message qui s'affiche sur son portable où il peut lire "mec... tu vas quand même pas croire cette p'tite pas vrai ? on est frères après tout"   « ta décision miss  » il serre doucement ses clés dans ses mains

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Soli n’était pas bien. Du tout. Elle était paniquée. Elle était effrayée. Toutes ses peurs, ses traumatismes bien cachés, remontaient actuellement à la surface. Elle avait longtemps refoulé, mais tout revenait, réveillé par cette agression bien trop familière pour ne pas la troubler. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à elle ? Constamment. Pourquoi ? Enfin, elle ne souhaitait ça à personne, et ne le souhaiterait jamais, non, c’était horrible. Mais… Elle, toujours elle, encore et encore elle. Elle en avait marre, marre d’être si malchanceuse, marre que rien ne tourne rond. Elle lui avait fait confiance, à ce type. Elle avait longtemps hésité, puis lui avait confiance. Elle avait travaillé son texte, s’était entraîné, et… Pour ça ? Pour ce résultat ? Déception. Une déception. Une horrible déception. Humaine, surtout. Elle haïssait les gens, et plus loin elle était d’eux, mieux elle se portait.

Elle se grattait la peau jusqu’au sang, nerveusement, à la manière d’un toc, lorsqu’il la touche soudainement. Andy. Et elle sursaute, se reculant alors, en baissant les mains. Et son coeur se serre. Il allait faire comme s’il n’avait rien entendu. Il ne la croyait pas. Personne ne la croyait jamais. Personne ne la croyait jamais. Personne ne… Quoi ? La belle le fie, d’un air choqué. Littéralement choqué, oui. Car il disait qu’il allait… Enterrer… Ce chien ? Il ne lui faisait pas de reproches ? Il ne remettait pas ses paroles en doute ? Il la croyait ? Soli ouvre grand les yeux, peinant à y croire. C’était dingue. Juste dingue. Et c’est sonné qu’elle le suit du regard, le voyant s’affairer dans la salle. Il avait attrapé du matériel, avant de partir de l’autre côté, de casser des trucs, et elle ne comprend pas tout mais… Ce qu’elle retient, c’est qu’il la croit. Et c’est tout ce qui compte. La première fois qu’elle s’était plainte d’une agression, on l’avait tabassée. Mais lui la croyait. Il la croyait.

Il avait jeté des trucs. Ses affaires ? Tout était devant la porte. Et la Soli est toujours tout aussi sonnée, alors qu’elle observe, les yeux plein de larmes. Mais voilà qu’il parle de porter plainte. Oh non. Et le coeur de la brune se serre. Elle baisse les yeux. Il la croyait. Il disait qu’il la croyait. Mais elle ne dit rien. Elle recommence à se gratter, à arracher sa peau, en se balançant d’avant en arrière. Il lui demandait sa décision… Mais elle n’en était pas capable. Elle en était incapable. Alors elle secoue la tête, le regard dans le vide. « Je… J’aime pas la police… Je déteste la police… Je les déteste… » Car ils ne lui avaient jamais rien fait. Ils ne l’avaient jamais aidée. Elle avait été abandonnée par le système… Résultat ? Aucune confiance envers les autorités. « S’il te plaît… S’il te plaît… J-Je… Je ne veux pas… Aller à la police… » Elle déglutit, la gorge nouée. « Juste… Tu me crois ? Hein, tu me crois ? C’est tout, ça me suffit, je m’en fiche de la police, juste… Tu me crois… Je mens pas… Je jure que j’ai pas menti… » Elle répétait, encore et encore les mêmes choses, en état de choc. Mais il la croyait. Il la croyait, et c’était ça, le plus choquant.

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le désespoir et le fatalisme, andy n'a jamais connu ça, andy n'a jamais souhaité faire la connaissance de telles choses. le temps qui s'engrène pour toujours. elle ne comprend pas soli ? mais elle ne comprend pas ? il pose les mains sur ses hanches et s'écarte d'un pas pour la regarder puis il passe la main dans ses cheveux en commençant à faire les cent pas quand elle dit qu'elle ne veut pas avoir à faire avec la police. mais incroyable. non il n'arrive pas à croire. surtout après tout ce qu'il lui a dit ; andy n'arrive pas à croire qu'elle va laisser cet enfoiré s'en sortir. un enfoiré qui quelques minutes auparavant était comme son frère. il s'arrête et repose les yeux sur elle et hoche la tête mais il ne peut s'empêcher d'avoir une mine totalement décomposée. « so-.... soli, j'te crois ok ? j'te crois...  » difficile d'en placer une au début. il regarde ses poignets et soupire avant de lui faire signe de la suivre. il la fait s'asseoir sur le siège du producer, du jefe et attrape la trousse de secours dans l'armoire. « j'peux comprendre que tu flippes d'aller voir les flics- même si je connais pas ton histoire j'peux comprendre...  » il hoche doucement la tête poursuivant en ouvrant la trousse pour imbiber un coton d'alcool « mais si tu crois que je vais laisser cet enfoiré filer ? » il s'esclaffe « доброта (mon dieu) c'est mal me connaître » secouant doucement la tête il attrape délicatement son poignet, les paroles en contraste avec ses gestes alors qu'il désinfecte son poignet « je me reposerai quand il aura tiré une leçon de tout ça, tu crois qu'il va arrêté juste parce qu'il s'est fait surprendre ? je vais lui donner une bonne leçon » les yeux rivés sur ses poignets il fini par les relever vers la jeune femme en lançant sur un léger ton de reproche « et arrêtes ça, arrêtes de te faire du mal- c'est pas d'ta faute si ces empaffés sont aussi cons, c'est pas d'ta faute » enroule un pansement autour de ses poignets et après les avoir regarder un instant sans le moindre mot, il relève les yeux vers elle et essuie ses joues où les larmes longent doucement « bon... vu que tu veux pas aller voir les flics, on sort un peu s'aérer et on va voir ce qu'on peut faire avec de nouveaux sons hm ?  » l'envie lui presse de lui demander si elle n'a pas changé d'avis mais il s'empêche de lui forcer la main. appuyé contre la table il se redresse et lance  « aller viens, en plus peut être que tu finiras par avoir faim sur le chemin »

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Elle… Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas aller voir la police. Elle en était incapable. Pour qu’ils lui demandent comment elle était habillée ? Pour qu’ils lui disent qu’elle l’avait cherché ? Pour que lui s’en sorte après leur avoir donné un bon pot de vin ? Elle ne voulait pas les voir. Ni eux. Ni lui. Ni personne. Elle voulait juste… Juste rester loin, loin de tout ça. Juste oublier. Juste fuir. Si elle pouvait se frapper la tête contre un mur jusqu’à en perdre la mémoire, elle le ferait. Peut-être devrait-elle essayer ? Elle en avait marre, Soli. Elle en avait assez. Assez de cette vie, de SA vie. Pourquoi n’avait-elle pas droit au bonheur ? Elle voulait juste raper, à la base. Faire du rap, chanter, s’amuser. Et au final…
Mais, Andy était gentil. Andy était gentil, mais… Soli n’en était pas moins traumatisée. Elle le suivit, tel un enfant perdu, tremblotante. Et lorsqu’il attrapait ses poignets, la brune tremblait d’autant plus. C’était physique. Son corps réagissait ainsi, désormais, lorsqu’un homme la touchait. Pouvait-on lui en vouloir, à ce pauvre corps, vu ce qu’ils lui avaient fait ? Et… Soli le regardait, les yeux plein de larmes. Elle le suivait du regard, alors qu’il s’affairait, qu’il disait des choses qu’elle ne comprenait pas, et qu’il était malgré tout… D’une extrême douceur. Il lui disait que ce n’était pas de sa faute. Elle n’était pas habituée, à ça. Qu’on lui dise qu’elle n’y était pour rien. Qu’on la rassure. Il essuyait ses larmes, et elle semblait presque choquée. Choquée par… Tout ça. Il était gentil, cet Andy. Il lui parlait même de nouveaux sons. Et elle ne savait plus si elle avait envie de reprendre. Si elle avait envie de recommencer toute cette merde. Pourtant, elle aimait tant le rap… Mais il avait fallu que, même ça, on tente de le lui retirer. Qu’on le pourrisse, qu’on cherche à l’en dégoûter.

Sagement, presque docilement, Soli se lève. Elle est redevenue une enfant, l’enfant perdue d’autre fois. Sauf que cette fois, elle avait eu quelqu’un pour la protéger. Elle avait quelqu’un pour la rassurer. Elle avait quelqu’un… Pour s’occuper d’elle. « On… On va aller où ? » Ils allaient s’aérer, mais s’aérer où ? Manger ? La brune réarrange légèrement ses vêtements, et le suit. La différence de taille était flagrante, et Soli avait l’air d’une petite poupée à ses côtés. Une humaine miniature, noyée dans ses vêtements amples. « T’es… Gentil. Andy, c’est ça ? … T’es gentil. … » Elle l’avait lancé d’une petite voix. Parce qu’elle n’avait jamais été très douée avec les émotions, et les mots doux, Soli. Mais… Elle tenait à le lui dire. Il le méritait. « Tu dois avoir des choses importantes à faire… T’embête pas avec moi, je… Je vais juste rentrer, ou… » Rentrer, ou trainer en ville toute la journée et toute la nuit jusqu’au lever du soleil, ou… Se frapper la tête jusqu’à oublier. Très bonne idée. « Tu peux y aller, t’es pas obligé de rester. » Elle ne voulait pas être un boulet.

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même s'il est encore sonné il ne se permet pas d'avoir l'air désorienté par tout ça. éventuellement la colère qu'il garde commence à fondre ; pour la simplet et unique raison qu'elle ne lui est d'aucune utilité. il saura bien en faire usage pour plus tard. un peu stoppé dans son élan, les clés dans la main il tourne la tête vers la jeune femme avant de se demander ; oui c'est vrai ça, où est-ce qu'ils vont ? « où tu veux » il lance avec un sourire rayonnant « même si tu veux aller en enfer manger du poulet frit un peu trop grillé, allons-y  » et voilà, chassez le naturel et il revient au galop. il ne sait pas si c'est un compliment ou un constat mais sous la surprise son sourire s'estompe légèrement. Si rare qu'on lui fasse ce compliment qu'il ne sait pas trop comment réagir « euh, ben...- merci » qu'il dit avec un doux rire nerveux avant de voir soli se défiler. un soupir à peine audible s'échappe de ses lèvres alors qu'il lance « mademoiselle, je vois ce que vous essayez de faire, mais je suis aussi libre qu'un moustique- impossible de se débarasser de moi » il hoche doucement la tête se retenant de dire ; - et franchement c'est pas comme si j'étais à l'aise à l'idée de te laisser toute seule avec ces sombres idées qui doivent tourner dans ta tête à l'heure actuelle. « aller let's go go- même si t'as pas forcément faim sortir d'ici c'est déjà une très bonne idée. » qu'il dit en lui tenant la porte ajoutant dans la foulée « on peut aller dans un rabbit café, ou dans un karaoké, ou dans un parc, ou dans cette espèce de boutique où tu paies pour casser des trucs ou même aller faire des emplettes et acheter des survet... ma passion  » qu'il dit un peu trop sérieusement.

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