CALM DOWN KIDDO | FT. @bae soli
C’était y’a trois jours qu’il a rencontré Daw. Et il a réfléchi pendant ces deux derniers jours, à s’il devait aller lui parler. Il a décidé que oui. Alors il est venu à la maison Mars, seulement pour se retrouver devant un mec atrocement souriant lui disant que Daw est sorti et qu’il reviendra pas avant ce soir. Et Hidemi se dit que c’est un signe, que ça veut  probablement dire qu’il doit pas le revoir. C’est pas grave. C’est pas comme s’il était déjà attaché ou quoi. Il lui a parlé, juste parlé. Et. Enfin. Il remercie le gars qui le regarde bizarrement. Les gens ont tendance à le regarder bizarrement quand il est avec ses cheveux longs et un half bun sur le haut du crâne. Il a pas fait ça pour être particulièrement beau face à Daw, ou quoi. C’est juste comme ça qu’il se sent le mieux, c’est comme ça qu’il préfère être. C’est son état le plus naturel. Il a un bermuda blanc et un t-shirt noir à manche courtes. Il se retourne et s’apprête à partir lorsque des cris lui font tourner la tête vers l’étage. Ses yeux trouvent automatiquement ceux du garçon qui hausse les épaules, pas comme s’il s’en foutait, plus comme s’il était habitué. Mais Hidemi, il reste bloqué là, parce que les cris, il a l’impression de les avoir déjà entendu, et que malgré lui, ça la amène un sourire au visage. Sa soeur, la plus jeune, elle crie comme ça, souvent. La majeure partie du temps, elle le passe à crier. Alors elle doit probablement être en train de crier au Japon à ce moment même. Et Hidemi se rend même pas  compte qu’il suit les cris avant de se retrouver à côté d’un groupement de personnes. Y’a des membres du staff, et Hidemi leur demande ce qu’il se passe. Ils savent probablement pas ce qu’il fout là, mais ils lui demandent pas non plus. Ils lui expliquent que c’est une des habitantes de Mars, Soli, qui fait une crise de colère, comme elle en fait souvent. Et que dans ces moments là, surtout que Daw est pas là, les gens arrivent pas à la calmer. Hidemi s’est intéressé  au moment où il a parlé de Daw,  mais il  s’est pas désintéressé du reste non plus. Des crises de colères inopinées, que personne n’arrive à gérer, il connaît. Et il a apprit à les gérer.
Il regarde le staff, un sourire doux aux lèvres, et il leur demande avec tout le respect dont il sait faire preuve. “Je connais ce genre de crises, j’peux entrer, voir ce que je peux faire ?” Et Hidemi est presque déçu par le staff, de la façon dont ils semblent si ravi que quelqu’un d’autre qu’eux s’occupent de ça. Il ouvre la porte doucement et a même pas le temps de la fermer derrière lui que le reste du groupe est déjà parti. Et il observe la chambre rapidement. Mais c’est pas la chambre qui l’intéresse, c’est cette fille, qui a l’air si énervée. Et Hidemi sourit intérieurement, parce qu’elle se comporte exactement de la même manière que sa soeur. Et que ça lui fait du bien, quelque part. De pas se sentir totalement loin de sa famille. Oui. Ça lui fait beaucoup de bien.

CALM DOWN KIDDO | FT. @abe hidemi
Soli, elle a de nombreux problèmes dans la vie. Elle a des blessures, des plaies béantes, jamais refermées. Elle a souffert, longtemps. Souffert dans son enfance, dans son adolescence. Souffert toute sa vie. Triste, n’est-ce pas ? Mais personne ne comprend, malheureusement. Ils ne comprennent pas, ils ne peuvent pas. Ils ne savent pas ce que c’est. Et alors, ses nerfs lâchent. Et alors, elle pète des plombs. Généralement, ça effraie les gens. Et ils partent. Ils la laissent, l’abandonnent, seule, face à ses démons. Est-ce étonnant ? Elle y est habituée. On l’a toujours abandonnée. Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois. La routine, quoi.
Un détail avait suffi à la faire exploser. Un petit détail. Quelqu’un, quelque chose. Elle ne s’en souvenait même plus. Drôle, n’est-ce pas ? Comique, elle avait oublié. La cause n’était plus, mais les conséquences étaient là. Elle avait envie de tout casser. De leur casser la gueule, à eux. De casser ce qu’il y avait dans cette chambre. Bien entendu, dans quelques minutes, un quart d’heure, elle regretterait. Elle s’en voudrait. Elle admirerait les dégâts, provoqués par sa rage, et en pâtirait. C’était toujours ainsi, de toute manière. Un cruel rituel, mais dont personne ne voulait jamais se charger. Oui, elle leur disait de ne pas approcher. Mais au fond, c’était un appel à l’aide. Au fond, elle avait besoin qu’on vienne vers elle, qu’on vienne la chercher. Qu’on lui offre quelque chose. Elle ne savait pas quoi, mais… Elle n’y arrivait pas, seule. Elle n’y arriverait pas, toute seule. Elle jurait le contraire, elle haussait le ton, mais ce n’était là que des faux semblants.

Tous étaient à l’extérieur. Elle les avait empêchés d’entrer, et puis, soyons honnêtes, ils n’avaient pas insisté pour le faire non plus. Qui approcherait donc de ce chien enrager ? Ils ne s’approchaient des catastrophes et des drames que pour les filmer, jamais pour les régler. C’était ainsi, dans cette émission. Monde cruel, que celui du showbusiness. Monde cruel, pour un petit être comme Soli. Et puis, soudainement, elle aperçut quelqu’un. Un elfe ? C’est la première pensée qui lui passa à l’esprit. Parce qu’il avait… Des cheveux blancs. C’était un elfe, non ? Qui d’autre avait donc des cheveux de la sorte… A part un elfe ? Et, Soli marqua une pause, cessa de crier, l’espace de quelques instants. Elle essayait de comprendre. Elle essayait de comprendre car elle… Ne comprenait pas ? Elle ne le connaissait pas. On aurait dit qu’il débarquait d’une autre planète. Et peut-être bien. Car il était étrangement… Calme ? « T’es qui ? » Mais Soli était Soli. Soli ne décolérait pas. « Sors de ma chambre ! T’as rien à faire ici, compris ? VA T’EN ! » Elle prit la première chose qui lui tomba sous la main pour la lancer dans sa direction : un oreiller. Un oreiller, mais qui atterrit à ses côtés… Car bien entendu, elle ne l’avait pas réellement visé. Elle ne voulait pas le blesser. Seulement l’intimider. Et bientôt, il s’en irait. Comme tous les autres. Comme c’était toujours le cas.