내 이야기, STORYTIME | eat a poem naître, vivre, mourir à la même époque, sur cette même planète, est-ce que ce n'est pas mirifique ? il n'y a pas assez de mots pour témoigner de cette expérience qu'elle soit heureuse ou douloureuse à la fois ; mon père est coréen, ma mère est italienne et je suis fils unique jusqu'à ce jour, probablement jusqu'à la fin de mes jours ;  j'ai terriblement souhaité avoir un frère ou une soeur mais la présence de la famille ne m'aura pas laisser connaître le goût de la solitude dans mon enfance. j'ai aussi beaucoup voyagé entre les deux cultures. énormément, sans être sûr de savoir où se trouvait ma place. indéniablement des deux côtés la famille était très compétitive et très rapidement sans le réaliser je suis entré dans ce cercle moi aussi, devenant le deuxième enfant de la famille à passer deux classes ; une en primaire et une au collège me donnant une large vue d'ensemble sur la vie en général. à mes débuts au collège, je me suis retrouvé dans la même classe que mon cousin, probablement et sans comparaison possible la pire année de ma vie. je n'étais pas très sociable à l'époque, j'acceptais les choses telles qu'elles étaient- juyeon m'aura entraîné dans beaucoup de bêtises dont mes parents ne sont toujours pas au courant à ce jour, il était un peu plus âgé que moi alors j'avais le sentiment de pouvoir me reposer sur lui. juyeon était pratiquement comme mon frère mais il était tout sauf responsable. il aimait l'idée de marcher sur une fine ligne et espérer secrètement qu'elle se brise. un jour l'idée lui est venue de rencontrer des personnes un peu plus âgées sur internet. je n'avais même pas encore fêté mes dix ans mais je l'aurais suivi partout. je l'ai vraiment suivi partout ; c'est de cette façon que les problèmes fleurissent au milieu de nul part, la personne qu'il a contacté s'avérait être beaucoup plus âgé qu'il ne l'avait mentionné, aussi il n'était pas venu seul mais accompagné d'une d'autre personne. juyeon et moi nous nous sommes retrouvés seul avec notre conscience dans un van qui aurait pu être loin de seoul déjà. cette histoire s'est terminée en larmes, ces deux hommes ont étés retrouvés mais jugeon a succombé à la brutalité d'un des hommes dans ce van. imaginez l'impuissance d'un gamin de neuf ans, multipliez là par six, ajoutez une commotion au coeur si profonde qu'aucun médecin n'aurait pu y mettre la main, divisez là pour toute la famille han. j'ai dû voir un psychologue et je n'ai pas pu retourner au collège ; j'ai du prendre des cours par correspondance et je ne suis venu que pour les examens. je passais mon temps à la bibliothèque du quartier à lire, lire et lire jusqu'à ce que ma conscience soit noyée de mots. jamais je n'ai eu la curiosité de m'intéresser aux jeux vidéos ; un jour je suis tombé sur un livre détaillant et expliquant le profilage sur plusieurs tomes. j'ai tout lu en trois mois. je pense qu'il s'agissait de ma dernière année de collège, je savais déjà ce que je voulais faire, je ne savais tout simplement pas comment cela s'appelait ; je me suis beaucoup intéressé au sujet, je pouvais regarder des reportages jusqu'à m'endormir. je suis entré au lycée et c'est probablement l'année où j'ai pu me faire des amis, revoir ceux que je n'avais pas vu depuis des années pour la plupart. j'avais dévoré mes sentiments les plus sombres à ce moment là, ne laissant plus aucune trace de tristesse transparaître. évidemment ce genre de sentiments grondent toujours aussi fort que l'orage de l'intérieur mais ça, personne ne peut réellement le voir ou le sentir. j'ai vite été diplômé, commencé un cursus en criminologie, fait des stages, différents stages, j'ai pu assister à des interviews au sein de prisons totalement décalées de seoul. et puis après avoir été diplômé j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai décidé de postuler ; ma candidature a été retenue et après une série de tests psychologiques j'ai pu commencer à travailler, j'étais le plus jeune au sein de l'équipe et pourtant jamais personne n'a remit en question mes différents points de vue ; c'est comme si j'avais toujours été là, me fondant dans la masse parmi les vieux meubles, jamais je n'avais eu cette impression d'être au bon endroit avant de travailler en criminologie.  j'ai peut être prit ce métier trop à coeur ? ma collègue a décidé de secrètement m'inscrire à une émission pour que je sorte de ma bibliothèque, que je rencontre d'autres personne, que je parle d'autre chose que les micro expressions et les différents langages corporels silencieux qui soulignent différentes sortes de sentiments. um... c'est vrai que je ne suis pas le plus sociable de tous mais ils n'avaient pas à aller aussi loin pour me faire sortir.