내 이야기, STORYTIME | the brightest star « Maman, pourquoi tu me fais porter des robes ? »Byeol est né dans un contexte quelques peu particulier. En effet, il est issu d’une grossesse tardive. Enfant désiré ? Plus ou moins. Disons qu’il est arrivé par hasard, et qu’ils l’ont accepté. En effet, la famille Eun était alors déjà composée d’un fils aîné de 15 ans et d’une fille de 11 ans. Et si ses parents virent son arrivée comme un cadeau des dieux, une véritable bénédiction malgré leurs âges avancés, ce fut l’inverse pour les deux pré-adolescents. Eux ne l’acceptèrent pas du tout, et Byeol ne reçu aucun amour de leur part durant son enfance. Par ailleurs, sur les rares photos d’enfance qu’ils possèdent, c’est une petite fille avec des couettes et portant de belles robes que vous verrez aux côtés des quatre autres membres de la famille. Byeol ne comprenait pas pourquoi il devait s’habiller ainsi. Lui, dès petit, préférait aller jouer avec ses cousins aux voitures, aux cowboys, au foot. Et autant dire que les jupettes à froufrous et les petites sandales blanches, ce n’ était pas le mieux adapté.
Car oui, Byeol est né sous le sexe féminin.
« Nous sommes meilleurs amis, pour la vie. »Voyant la dérive quelque peu étrange de leur fille, la famille déménagea de Busan pour Séoul l’été entre l’école primaire et le début du collège pour Byeol. Ils prirent soin de protéger leur cadette des lumières de leur statut social, ne voulant pas qu’elle souffre de sa différence. Enfant déjà réservé, il eut de la chance de faire la connaissance de son voisin,
X. Les deux se lièrent rapidement d’amitié, et c’est ainsi qu’à la rentrée scolaire le duo devint inséparable et complice, se comprenant avec un naturel presque déconcertant. Le coté garçon manqué de Byeol ne dérangea nullement son ami. Bien au contraire, celui-ci lui offrit l’uniforme de son grand-frère pour que l’adolescent puisse vivre tel qu’il se sentait : en tant qu’homme.
« Je ne suis pas un monstre. »Élève studieux, il se mit très tôt a dessiner. C’ était son refuge. Là où ses sentiments, ses pensées, ses ressentis pouvaient librement s’exprimer. Car l’âge avançant, il ne se sentait que davantage mal dans ce corps qui, malgré lui, ne se modifiait pas comme il le souhaitait. Son meilleur ami prenait des centimètres, sa voix glissait dans les graves, ses muscles se développaient. Tandis que lui restait mince, prenait de la poitrine, et entrait dans cette phase qui le dégoûte encore aujourd’hui rien que d’y repenser : les règles. Cependant, Byeol avait un ami en or. Conscient de la situation du jeune homme et l’acceptant comme tel,
X le couvrait lorsqu’il se rendait aux toilettes des hommes. Il parlait de lui au masculin. Mais évidemment, les enfants sont cruels entre eux. Et certains ont réussis à apprendre la vérité. Et c’est ainsi que Byeol devint le souffre douleur d’une petite communauté, malgré son statut de chaebol. Humiliations, moqueries, il s’est retrouvé plus d’une fois enfermé dans des cagibis ou des placards, d’où son actuelle claustrophobie. Les coups ? C’est à cause qu’il ne supporte pas les contacts physiques. Levez simplement la main à coté de lui et une crise de panique se déclenchera. Malgré tout, il resta fort. Il était un homme. Qu’importe ce qu’on disait. La nature avait simplement mal fait son travail.
« Tel un phoenix. »Byeol ne parla jamais de ces bizutages à ses parents. Voulant les préserver, eux déjà assez aimant de l’accepter avec sa différence. Cependant, il avait un but, dont il leur a fait part assez tôt. Une fois le lycée terminé, il partirait pour l’Europe. Avec ou sans l’aide financier de ses parents. Pour quoi faire ? Rétablir sa vraie identité. Un coup de tête ? Loin de là. Depuis très longtemps, il faisait des recherches sur le changement de sexe complet, les frais, les pays opérant, les effets post-opératoires, l’age requis. Mais le vrai déclic fut la mort tragique d’une camarade de sa classe dans un accident de voiture. C’était tout simplement impensable. Ils étaient jeunes, pas encore majeurs. Ils se devaient de profiter de la vie. D’être eux-mêmes. De vivre, tout simplement. Et il souffrait bien trop dans ce corps qui n’était pas le sien. C’est donc ainsi qu’il s’envola à l’aube de ses dix-neug ans, utilisant l’excuse du service militaire pour se justifier quand on lui pose actuellement la question de ses deux années de « disparition ». Pendant tout ce temps, il a souffert, mais pour le meilleur. Ablation de la poitrine, de l’utérus, changement intégral de sexe, prise quotidienne de testostérone pour aider le développement des muscles, des poils, la variation de la voix. Les anti-douleurs, aussi, il en a prit, des tonnes. Il alternait le sport, les prises de médicaments, les soins pour les cicatrices, la rééducation pour apprendre ce nouveau corps, les séances chez le psy.
Ce fut un tout autre Byeol qui revint en Corée en 2017.
Le vrai Byeol.« C’est quoi, être amoureux ? »Il a intégré à la rentrée 2017 le cursus d’arts plastiques pour toucher son rêve du bout des doigts : vivre de son talent de dessinateur. Il a également retrouvé son meilleur ami, qui, a vrai dire, ne l’avait jamais réellement quitté durant ces deux années, puisqu’il l’avait tenu régulièrement au courant de son avancée. Il intégra même le club de foot de l’université, pour en devenir le capitaine l’année suivante. Son secret ? Personne ne le connaît. Et il ne souhaite pas que cela se sache. Ses parents ont fait le nécessaire pour manipuler leur passé et ainsi faire en sorte de recenser deux fils, et non deux filles. Ils sont fiers de Byeol, réellement fiers. Alors que son frère et sa sœur eux continuent de le voir comme une erreur. Mais il s’en fou. Son statut de chaebol, le jeune homme le tait. Il ne profite pas de l’argent de sa famille. Ils l’ont éduqué ainsi, et cela le rend quelque peu en marge des autres jeunes de son milieu social. Qu’importe. Dans cette nouvelle vie, il a pourtant une seule ombre au tableau dont Byeol n’a malheureusement pas conscience.
X, son meilleur ami, est amoureux de lui. Et ce depuis de longues années. Mais il n’ose pas le lui dire, faute de briser leur amitié. Cependant la participation de l’artiste à l’émission Terrace House va sûrement faire bouger les choses...