cherry taste | FT.  @fujino maiko
dandy
Ce soir c’est toi qui es censé faire danser tout un tas de personnes sur la piste de danse. Habituellement, tu refuses catégoriquement ce genre de proposition. Parce qu’arrogant comme tu es tu es tu estimes être trop bien pour ça surtout dans un lieu comme celui-ci. Les boîtes de nuit ? T’aimes pas ça. Il y a toujours trop de monde, toujours trop de bruit et toujours trop de meufs qui veulent finir dans tes draps. Seulement ce soir c’est l’anniversaire d’un pote. Pas le meilleur. Mais l’un de ceux qu’il vaut mieux garder dans ses petits papiers pour les affaires. Bref, voilà pourquoi tu te retrouves à mixer derrière des platines sans réel entrain. Les gens ne semblent pourtant y voir que du feu. Ils bougent au rythme des sons que les enceintes crachent et se prosternent presque devant toi comme si tu étais le roi du pétrole. Sans doute savent-ils qu’ils sont chanceux. C’est là un spectacle que peu de personnes ont eu la chance de voir. Une chanson, deux trois, sept puis finalement ton set se termine sous les cris d’une foule qui en demande encore. Tu attrapes une coupe de champagne et tu quittes la scène sans même te retourner. Tellement toi que le public ne semble même pas faire l’effort de rechigner. Tu salues ton « ami » qui semble avoir grandement apprécié le geste que tu as eu pour lui et tu bois ta flûte de champagne comme s’il s’agissait d’eau. Il te faudra au moins bien ça pour apprécier cette soirée. À moins que… tes yeux se perdent sur les silhouettes qui t’entourent et tu y reconnais une Nippone qui ne te laisse toujours pas indifférent. Un sourire se dessine sur tes lèvres. Votre dernière conversation a tourné au vinaigre malgré le délicieux moment que vous avez passé sur le yacht. Elle est persuadée que tu es marié et que tu t’es moqué d’elle. Tu n’as même pas cherché à te défendre, pas ton genre encore plus quand tu estimes être non coupable. Aujourd’hui encore, tu ne chercheras pas à rétablir la vérité, joueur comme tu es tu as plutôt envie de t’amuser. Elle discute avec une fille que tu as croisée dans différentes soirées et tu te joins à la conversation sans même y avoir été invité. « Oh ! Bonsoir ! Je vois que tu as finalement rencontré ma femme » puis tu glisses un baiser sur la joue de la jeune ferme juste pour excéder encore un peu plus la Japonaise. L’inconnue rit surprise « Oppa, qu’est-ce que tu racontes ? » et se retourne vers Maiko  « Il adore faire des blagues qu’il est le seul à comprendre ».

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cherry taste | FT.  @han chuck
sweet girl
Elle a besoin de se changer les idées. Alors, telle une adolescente, Maiko fait le mur. Elle a quitté la maison mercure discrètement, fuyant les caméras. Ce soir, elle n’a pas envie d’être suivie. Oh non, elle veut faire ce qu’elle désire, sans penser à l’image qu’elle donnerait à ses parents. Voir leur fille boire à l’écran serait en toute honnêteté plus grave pour eux que la voir fricoter avec d’autres candidats. Le lieu ? Elle l’a choisit au hasard, après s’être perdue plusieurs minutes dans les rues de ce quartier si fake qu’est gangnam. De toute façon, une boîte de nuit reste une boîte de nuit. Qu’importe le lieu. Il y a toujours de la musique trop forte, des cocktails trop fades et mecs en chaleur. Se faufilant parmi les clubbers déjà présents, elle ne s’attarde pas sur la musique. Pas son style. Peut-être qu’elle ira plus tard, une fois quatre cinq verres descendus. Maiko s’installe non loin du bar, une boisson dont elle a déjà oublié le nom en main. Des regards se posent déjà sur elle, mais la petiote les ignore, se faisant accoster par une demoiselle. Elles discutent et très vite la conversation prend une tournure amicale, ce qui lui fait du bien à la nippone. Avoir quelqu’un d’extérieur à qui parler lui offre un vent nouveau, rafraîchissant. Malheureusement pour elle, son joli tableau se noircit bien vite quand la dernière personne qu’elle souhaite voir apparaît dans son champ de vision. Chuck. Serrant les dents, Maiko lève les yeux au ciel sous la scène et finit d’une traite son verre. « Laquelle ? L’officielle, la mère de ta fille, l’un de tes plans cul ? ». Un soupire quitte ses lèvres. « Get the fuck off. I really don’t want to see your asshole face tonight. ». Pourquoi faut-il qu’il soit là, ce soir, dans cette boîte ? Mais surtout, pourquoi vient-il l’emmerder ? N’a-t-il pas mieux à faire dans sa vie ? Les hommes, ces gros cons.

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Tu n’as même pas franchi les quelques mètres qui te séparent d’elle que tu sais déjà qu’elle n’a en aucun cas envie d’être amenée à te parler. Si le quiproquo sur lequel vous êtes resté la dernière fois à le don de t’amuser tu sais bien qu’il n’en est rien pour celle qui s’est auto persuadée que tu t’es joué d’elle. Oui a peine pause-t-elle son regard assassin sur toi que tu sais déjà qu’elle ne va pas te ménager et tu t’y donnes à cœur joie parce que tu la trouves terriblement sexy lorsqu’elle s’énerve. Tu hausses les épaules lorsque, levant les yeux au ciel, elle te demande laquelle de tes femmes la jeune femme que tu as désignée comme telle peut bien être. « Je ne sais pas, Casanova comme je suis il semblerait que je m’y perde ». Certains diraient que tu t’enfonces et que tu es en train de tendre le bâton pour te faire battre. Tu préféreras dire que ta réaction et presque aussi grotesque que celle qu’elle a pu avoir. Oui, dans le fond toute cette histoire t’a piqué parce que tu as l’impression d’avoir été victime d’une injustice. Jugé accusé sans même avoir eu l’occasion de te défendre. Le retour soudain de l’anglais t’arrache un sourire et te renvois à des souvenirs bien plus enjôleurs que l’instant que vous êtes alors en train de vivre. « I used to knew you in a way more friendly way » tu attrapes une bière posée sur le plateau d’un serveur qui passait par là, tu la décapsules et tu en savoures une première gorgée alors que celle que tu désignais comme ta femme quelques instants plus tôt s’éclipse sans un mot. « You might not be pleased to meet me again but i have to say i'm quite glad our roads meet again » pourquoi me demandez-vous ? C’est vrai dans le fond qui a envie de se faire démonter par une fille qu’il connaît à peine ? Toi visiblement. « On ne tombera sans doute pas d’accord, mais dans cette histoire j’ai le sentiment d’être celui à qui on en doit une » tu la vois déjà arriver avec ses gros yeux et les insultes qui fusent « Même le pire des connards mérite qu’on écoute ses explications, non ? » Habituellement tu n’en aurais pas eu grand-chose à faire, mais pour une raison qui t’échappe tu n’as pas envie de la laisser te filer entre les doigts.

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sweet girl
Jamais elle n’a autant désiré oublier quelqu’un. Des cons et des connes, elle en a rencontré plusieurs dans sa vie. Mais personne ne l’a autant marqué que Chuck. Elle a cru trouver la perle rare, naïvement. Et elle est tombée de bien haut. Cette leçon, elle ne risque pas de l’oublier de si tôt. Maiko qui n’est d’habitude pas friande des one night, la voilà à présent vaccinée. C’est pourquoi que l’homme soit ici, dans cette boîte, la ronge de l’intérieur. Pourquoi le destin s’acharne sur elle ? Le poids d’avoir couché avec un père de famille lui pèse déjà bien assez. La nippone ne lui répond pas, les propos du bel apollon mettant encore plus ses nerfs à vif. Que cherche-t-il à agir ainsi ? En quoi l’énerver plus qu’elle ne l’est déjà l’intéresse ? « They didn’t meet again. You forced it. You came to me deliberately. ». Jouer avec les mots semble être un passe-temps qu’apprécie fortement Chuck. Les mots de ce dernier arrivent à ses oreilles telle une incompréhension. « Pas dans ma culture non. ». Des explications ? Maiko n’en veut pas. Elle conçoit le fait d’avoir des moments à soi pour se retrouver lorsqu’on a un enfant. Mais aller en soirée et surtout, coucher avec une inconnue, ça c’est tout simplement impensable pour la petiote. Surtout vu l’âge de l’enfant. Terminant son rêve, elle le pose sur un plateau d’un serveur passant non loin et elle croise les bras pour fixer le métisse. « Je n’ai pas envie d’écouter un homme qui, visiblement, préfère passer ses nuits en soirée qu’avec son enfant. Elle est où ? Tu l’as encore laissé à ces mecs ? Si tu n’es pas capable de profiter des premières années de ta fille, fallait pas la faire. Elle ne mérite pas ça. ». Ni la mère, d’ailleurs. Comment peut-elle même accepter cela ?

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Toute cette situation t’échappe complètement. Habituellement tu n’en aurais strictement rien à faire de ce qu’un « coup d’un soir » peut bien penser de toi. Oui, tu serais passé à autre chose sans même prendre le temps de te retourner. Seulement avec elle rien ne se passe vraiment de façon ordinaire. Pourquoi ? Tu ne te l’expliques pas, tout cette situation t'échappe complètement et a le don de te mettre sur les nerfs. Tu es au moins certain d’une chose : cette fille t’attire comme un aimant et tu as l’impression que ce n’est pas qu’une question de sexe. Tu as envie d’apprendre à la connaître encore un peu plus et la perspective que les portes se ferment de façon définitive est loin de te combler de joie. Manque de bol, la jeune femme ne semble pas sur la même longueur d’onde. Elle campe fermement sur sa position et se cache pas de te le faire savoir. Tu grimaces. Les mots sont clairs, elle n’a pas envie de passer plus de temps avec toi. Toi qu’elle imagine être un père de famille, volage et joueur. Toi qu’elle qualifie même d’irresponsable. Tu ne réagis pas à ses phrases tu te contentes de l’observer en ne pouvant t’empêcher de penser qu’elle est tout de même sacrément belle et que tes meilleurs potes ont le don de tout niquer. Enfin, peux-tu vraiment leur jeter la pierre ? Tu ne peux pas non plus la lui jeter à elle. Ta situation actuelle et un méli-mélo de bêtises liées à votre passé de célbitards sans attaches. Dans le fond tu le sais bien, c’est tout sauf normal de se retrouver avec un bébé sur les bras sans même savoir lequel des trois est le père. Mais c’est ton monde et malgré le bordel monstre que cela est tu as pris tes responsabilités et tu ne laisseras jamais rien ni personne dire de toi que tu es un irresponsable vis-à-vis de la petite. « Pour une personne qui se qualifie d’ouverte tu juges les gens bien rapidement Maiko » tu imagines bien que cette phrase ne va rien arranger et ne permettra pas non plus de calmer sa colère. « Tu ne connais rien de ma vie, t’as juste décidé de me coller une étiquette pour on ne sait trop quelle raison » tu marques une pause et tu viens plongée tes prunelles brunes dans les siennes « Peut être parce que tu as eu peur de ce qui a pu se passer entre nous ? » Et tu ne pourrais pas la blâmer non plus, parce que toi aussi tout ça te déstabilise. « Parce que tu pourras dire ce que tu veux, c’était pas qu’une histoire de sexe, toi et moi avons été connectés ».

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sweet girl
Elle n’aime pas se retrouver ainsi. À quelques maigres centimètres de cet homme qui coche toutes les cases de son fantasme. Déjà car cette différence de taille flagrante malgré ses talons lui donne des frissons, mais surtout car elle a l’impression qu’elle peut céder à tout moment. Et retomber directement dans ses bras. Sauf qu’il ne le mérite pas. Elle doit tirer un trait sur lui. Sur eux. Alors oui, Maiko campe sur ses opinions. Elle lui redit ce qu’elle pense de lui, de cette situation. Elle ne peut s’empêcher de ressentir de la peine pour cette petite puce qui n’a rien demandé. Comment ose-t-il agir ainsi ? N’a-t-il pas honte d’être un père pareil ? Évidemment, Chuck ne la laisse pas s’en tirer ainsi, et sa phrase a l’effet d’une balle. Pour une personne qui se qualifie d’ouverte tu juges les gens bien rapidement Maiko. Aie. Ca fait mal. La petiote sert les poings, détestant être jugée sur ses valeurs. « J’en connais suffisamment. Et ce n’est pas une étiquette. Mais la réalité. Tu es père, tu devrais être auprès de ton enfant, pas dans des soirées. Et tu as quelqu’un dans ta vie, ton ami l’a dit, avec une désinvolture affligeante. ». Elle lui ressort alors cette phrase qui lui a brisé le cœur, et qui ne cesse de hanter ses cauchemars. La morale dit aussi qu'il faut pas aller au strip club quand t'es en couple et pourtant on y va. Elle veut qu’il se taise, et qu’il la laisse tranquille. Mais non. Le bel apollon plante son regard dans le sien et continue son discours qui amplifie la douleur de la brune. « … Je ne serai jamais une maîtresse. ». Qu’il aille au diable ! Oui, Maiko l’a sentit. Ce truc indéfinissable. Oui, cela lui fait peur. Mais son égo ne le lui fera jamais avouer. « Leave me alone. You're ruining my evening. ».

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Touchée. Tu le sais ces quelques mots acerbes sont presque aussi tranchant que la lame d’un couteau. Tu la vois serrer des poings se retenant peut-être même de t’en mettre une au milieu de cette foule qui ne se doute pas le moins du monde de ce qui peut bien se passer entre vous, bien trop occupées à bouger au rythme de la musique que crache les enceintes. « Tu crois en connaître suffisamment c’est différent » souligne tu d’un air qui malgré toi dans sans doute paraître atrocement arrogant. Tu grimaces presque lorsqu’elle te décrit avec force ce qui est pour elle l’endroit même où tu devrais être : auprès de l’enfant qu’elle croit être le tiens. ]b]« Oui un père devrait être auprès de sa progéniture ». [/b]Seulement toi tu n’es pas un père, tu n’as pas engendré ou tu n’en es en tout cas pas certain. « Qui t’as dit que je suis père très exactement ? » Evidemment tes amis non rien arrangé. Avec tout le respect que tu leur dois tu es obligé d’admettre que dans cette histoire ils n’ont absolument pas contribué à ton innocence et ils t’ont même, malgré eux, placé sur le banc des accusés. « Quelqu’un dans ma vie ? » répètes tu en te mettant à rire « J’aurais franchement aimé être au courant » ton rire s’efface et tu reprends ton sérieux en ajoutant « Mon ami est un désinvolte qui raconte un tas de conneries » Voilà qui est posé et Ryu ne t’en tiendra pas rigueur tu le sais.  « Peut-être qu’au lieu d’écouter ce que cet ami colporte et de t’inventer un rôle de maîtresse tu ferais bien d’essayer d’écouter ce que je suis en train d’essayer de te dire non ? »  Elle ne semble pas avoir envie de le faire mais tu es têtu et tu comptes bien ne pas vraiment lui laisser le choix. «  On dit de moi que je suis un connard, je le reconnais, mieux encore je l’assume mais si tu demandais aux bonnes personnes tu pourrais également apprendre que je ne suis habituellement pas du genre à m’engager ça éviter de créer ce genre de situation à la con  » tu marques une pause et attrappe sa main «  I don’t care, this all shit is ruining our thing and that piss me off »

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sweet girl
Au fils des phrases du tatoué, elle se retrouve de plus en plus perdue. Elle si têtue, voilà qu’elle commencer à douter. Elle a vu des choses. Elle a entendu des choses. Mais, et si tout cela n’est qu’un quiproquo comme lors de sa rencontre avec Jae Jin ? Non. Cette fois-ci, les preuves sont bien plus présentes, bien plus solides. Elle ne veut pas croire Chuck. Elle ne doit pas le croire. Car devenir une fille naïve qui tombe dans les bras dans les bras d’un don juan manipulateur est son pire cauchemar. Maiko ne peut se laisser entraîner de la sorte avec une voix qui sonne pourtant sincère. Elle en a des amies qui se sont faites avoir. Par des connards à qui on offrirait le bon dieu. Cela les a détruit, et elle se refuse de finir comme elles. Salie, humiliée, détruite. « Ma confiance se mérite. Et je ne pense pas que tu en sois digne. ». Après tout, qu’a-t-il fait ces dernières semaines ? Pourquoi ne l’a-t-il jamais contacté ? La nippone lui a donné certes non pas son téléphone mais son instagram. Mais justement. Il aurait pu l’y contacté. En message privé. Mais rien. Alors quoi ? S’est-il contenté de se branler sur ses vidéos solo ? Chuck n’a aucune excuse sur ce point là. « C’est bien beau de me faire toute une scène ici. Mais ça sonne tellement… fake. Avec ces gens, cette musique, cette ambiance, ce temps qui a passé. T’as raté le coche, j’suis passée à autre chose. ». La main du bel apollon venant se saisir de la sienne et sa dernière phrase finissent de l’achever. Les larmes lui montent aux yeux et Maiko le repousse sèchement. Sans un mot, elle se presse de rejoindre l’extérieur avec la porte donnant sur l’arrière du bâtiment. L’air frais de la nuit lui claque les joues, mais elle s’en fiche. Elle a besoin de respirer.

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cherry taste | FT.  @fujino maiko
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Des mots acerbes. Tu le sais bien, ce que tu vis ce soir avec elle sera à des millions d’années de lumière du moment suspendu que vous avez vécu quelques jours plus tôt. Plus elle parle et plus tu as le sentiment que quoi que tu dises, ou quoi que tu fasses tout est désormais voué à l’échec. Ton naturel et presque en train de te rattraper, oui tu serais bien à deux doigts de lui dire qu’elle peut bien penser ce qu’elle veut et que rien de tout ça n’a la moindre importance seulement tu ne parviens pas à sauter le pas. Pour une raison qui t’échappes la simple idée qu’elle puisse réellement penser que tu ne sois pas digne de confiance, t’agaces voir pire encore te rends furax. « Bien sûr que ça se gagne, mais encore faudrait-il laisser aux gens l’occasion d’y parvenir ». Lui rabâches-tu presque las. Tu la sens blessée et tu ne sais pas comment faire en sorte de te racheter. Bien évidemment, tu aurais pu la recontacter bien avant ? Mais tu estimes que cela aurait été prendre le risque qu’elle te raille à jamais de sa vie en te bloquant de tous les réseaux. Elle te reproche de sonner faux et tu ne peux t’empêcher de grimacer, comme si cela n’était pas suffisant elle rejette sèchement ta main avant de mettre les voiles sans un mot. Un quart de seconde s’écoule avant que tu te décides à lui emboîter le pas. Hors de question de laisser les choses se terminer d’une telle façon. Tu n’as pas eu gain de cause et tu es du genre tenace et têtu. « Pourquoi tu me fuis comme ça », lui lances-tu dans ce qui ressemble presque à un cri alors que la musique assourdissante s’efface peu à peu pour laisser place au silence nocturne. « Pourquoi tu prends les choses si mal si réellement je n’étais pas quelqu’un que tu as envie d’apprendre à connaître ? » Tu l’assommes de question avec tes pourquoi et tu la forces à te faire face alors que tu te positionnes devant elle « S’il-te plaît Maiko, ne me repousse pas comme ça »

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Ils se blessent mutuellement. Lui en la confrontant à la réalité, et elle en le repoussant avec de fades raisons. La petiote est prise entre deux feux. Celui de lui accorder sa confiance avec le risque qu’il la manipule. Et celui de le railler définitivement de sa vie. Dans les deux cas, elle est persuadée qu’elle va souffrir. Alors elle préfère l’option où elle ne se ridiculisera pas. Sauf qu’il est têtu Chuck. Tout aucun qu’elle. Il y tient, à pouvoir donner ses explications. Et au fond, cela touche Maiko. Qu’il s’accroche à elle. Mais elle a peur. Peur de ce qu’elle a ressentit sur le bateau. Peur de cet homme qui semble à la fois si parfait et si complexe. Peur de devenir l’une de ces filles naïves et soumises qu’elle a toujours détesté. Alors elle fuit. Elle se rend dehors, se disant que le froid de l’hiver va la calmer. Qu’il va la faire baisser en pression. Mais c’était sans compter le bel apollon qui revient à la charge. La nippone garde le silence, et alors qu’il la force à lui faire face, elle finit par céder. Des larmes roulent sur ses joues rougies. Elle sert les poings, et craque. « Oui, oui j’ai envie de te connaître ! Oui j’ai envie de revivre ce qu’il s’est passé sur le bateau ! Oui j’y ai ressenti quelque chose de fort ! Oui je pense à toi tous les jours ! ». Maiko plante ses yeux emplis de larmes dans ceux noisette du métisse. « And that’s the problem ! That’s scaring me ! YOU are scaring me ! ». Car il semble déjà avoir une vie. Une famille. S’accroupissant, la cadette cache son visage dans ses bras, pleurant alors sans retenue. Elle expulse tout ce qu’elle a retenu pendant ces dernières semaines.

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cherry taste | FT.  @fujino maiko
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À y regarder de plus près, il semblerait presque que vous vous appliquiez avec une certaine ferveur à savoir lequel de vous deux sortira le mot le plus blessant. Celui qui fera à jamais taire l’autre ou qui le laissera, au moins l’espace de quelques seconds silencieux. Les mots tranchants, ça te connaît. C’est même une spécialité. Au lycée on te pointait du doigt en hésitant pas à faire savoir qu’en plus d’être un mec populaire tu étais l’un de ceux qu’il ne valait mieux pas énerver. Faire mal n’a jamais été un problème pour toi. Pendant longtemps, tu t’es même délecté de voir tes « victimes » souffrir. Tu es comme ça. Qui s’y frotte s’y pique et les conséquences peuvent être pour l’heureux élu, désastreuses. Seulement cette fois, les choses sont bien différentes. Maiko est différente. Contrairement à tous ceux qui ont pu lui précéder à cette place ingrate, tu ne souhaites pas la voir souffrir. Non, tu as envie de la prendre dans tes bras, de l’embrasser, de l’implorer même de bien vouloir écouter ce que tu as à lui dire. Alors, ton cœur se serre lorsqu’elle finit par accepter de te faire face et que son visage poupin est rempli de larme. Pour la première fois depuis longtemps, tu t’en veux. Oui tu t’en veux d’avoir pu faire souffrir une femme qui n’a rien demandé. Tu ne peux t’empêcher de venir balayer du revers de ta main le chagrin qui roule sur son visage. Peut-être, n’acceptera-t-elle pas ce geste tendre, mais tu n’en as que faire. « Si c’est ce dont tu as envie, si c’est vraiment ce que tu veux alors s’il te plaît, ne me rejette pas et laisse-moi te prouver que je ne suis pas celui qu’on a pu te décrire » tu l’implores presque et pour la première fois de ta vie tu brises tes barrières qui pourtant te caractérisent. « I’m scared too, but for the first time in my life i don’t wanna run from it ».

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cherry taste | FT.  @han chuck
sweet girl
Elle ne pleure que très rarement. Et encore moins devant les gens. Se montrer sans sa carapace est quelque chose qu’elle se refuse de faire. Car dans ce monde sans pitié pour les femmes, c’est la pire des situations de faiblesse. Les larmes sont comme un bâton pour se faire battre. Et cet homme qui ne cesse de lui tourmenter le cœur depuis toutes ses semaines, Maiko se refusait de lui offrir ce privilège. Pourtant. Pourtant la voilà en sanglots, accroupit au sol, le corps tremblant on ne sait de froid ou sous l’émotion. Ses joues sont humides, ses oreilles rougies, et ses bras cachent maladroitement son visage. Chuck ne tarde pas à la rejoindre dans cette position si asiatique. Elle l’écoute, bien que ses sanglots lui gâchent quelque peu l’ouïe. Et puis, il vient lui essuyer en vain les perles salées qui roulent le long de ses fossettes. Coup final. Maiko se laisse aller sur ses genoux pour pouvoir se saisir de la chemise de son aîné et venir se réfugier tout contre lui. Ainsi, ils passent les prochaines minutes où seuls les sanglots de la métisse résonnent. Elle se calme, petit à petit. Grâce à lui, à ses gestes, à son odeur. Restant néanmoins dans ses bras, elle finit par lâcher sa chemise pour s’essuyer le visage et prononce un « ごめんね »*(Désolée) d’une toute petite voix. Mais ça lui a fait du bien, d’expulser tout ce qu’elle a gardé en elle depuis la soirée du bateau. Par contre, elle a froid. Et elle se sent faible. Rester dans une ruelle en plein hiver vu sa tenue n’est pas la meilleure idée qui soit. Mais elle veut écouter Chuck. Elle veut connaître son histoire. Elle veut savoir si cet enfant est bien le sien. N’osant pas le regarder, honteuse de son état, la nippone fixe le sol. « Je… Je te laisse parler. Promis. ».

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