Terrace house, c’est un peu devenu son monde à lui. Y’a sa famille, ses amis, ses frenemis, les parents absents mais tout de même sévères – puis les amourettes. Hwan veut pas rentrer chez lui, il s’amuse bien dans l’émission. Même si les caméras ont filmé pas mal de choses intimes sur lui (il oublie qu’elles existent), leur présence n’est pas si gênante que ça. Enfin, sauf quand il a réellement envie d’être seul. Heureusement qu’il y a ce joker où on peut avoir un moment à soi sans être sous les feux des projecteurs. Ainsi, enfin libre de toute exhibition publique, le garçon se dirige vers une demeure assez familière. Confortable, spacieuse, calme… plus ou moins. Le propriétaire du lieu est un jeune garçon, fort mignon certes, à la personnalité pétillante qui ne cesse de parler. Cousin d’un ami plus que précieux, il a su se démarquer et hanter les rêves de l’artiste. Ah, Hwan ça l’attendrit au fond. Il est même fasciné par ce débit de paroles infini, pour lui il n’y a que les personnages de théâtre qui peuvent élaborer des monologues pour répondre à une petite question. Mais la preuve est que le monde réserve bien des surprises, pas toujours mauvaises par chance. Ainsi, il se dirige vers la maison en quête de… bonheur ? Non pas vraiment, il veut juste passer le temps. Avec lui. Parce qu’au fond, Hwan s’en n’est pas rendu compte, mais il est devenu complètement gaga de Chin. Chin, moulin à paroles et innocence incarnée. Un petit lézard, c’est ça, adorable. Tellement adorable, que son sourire reste ancré dans son esprit. Tellement adorable, que sa voix parvient à l’apaiser comme un remède miracle. Tellement adorable, que Hwan veut être seul avec lui. Profiter du bon temps avec lui uniquement. C’est bizarre ça, c’est pas comme avec Amaury ou Byeol. C’est comme un besoin profond, comme si une blessure encore ouverte ne pouvait être guérie pas la présence du plus jeune. Non seulement guérie, mais oubliée, pour aller de l’avant. Toc toc toc. Hwan frappe, le sourire aux lèvres. Pas le sourire de sympathie, non, le grand sourire de quelqu’un qui a appris une très bonne nouvelle. Un sourire radieux, on peut dire. La porte s’ouvre, et il fait un signe de la main. « Hello ! »

Aujourd’hui, il va voir Namjabi. Namjabi vient le voir. C’est un peu la même chose. Sauf que pas vraiment. Après tout, c’est pas lui qui ait pris la décision, c’est Namjabi. Et Chin se rend compte qu’il aime vraiment cette idée. Que le Jupiter soit celui qui ait eu envie de le voir. Peut-être qu’il l’apprécie ? En tout cas, c’est sûr que lui, oui il l’apprécie. Fort. Vraiment, il l’aime bien. Il aime bien sa présence, et il aime bien lui parler. Y’a des trucs chez lui qu’il aime particulièrement. Comme son odeur. Oui. Oh que oui. Namjabi il sent bon. Il a toujours senti bon. C’est comme ça qu’il l’a reconnu la première fois. Toujours la même odeur sur lui. Puis ce souvenir de la pluie qui lui tombait dessus. Il avait un peu l’air pitoyable ce jour là. Et Chin est heureux d’avoir été là et d’avoir pu l’aider. Et il est heureux aujourd’hui de pouvoir le voir. Sans son cousin, sans personne d’autre qu’eux deux. Chin comprend pas bien ce qu’il ressent pour Namjabi, mais il ressent quelque chose. Quelque chose de plus fort que ce qu’il ressent pour ses amis. Quelque chose qu’il ne connaît pas vraiment. Mais quelque chose qui lui plaît. Il ne réfléchit pas plus à tout ça, mais Chin ne réfléchit jamais à rien. Il est comme ça, c’est sa façon d’être, c’est ce qui fait de lui qui il est. Parfois, peut-être, il devrait réfléchir plus. Ça lui éviterait beaucoup de difficultés. Mais il n’a pas vraiment envie de réfléchir à ce qu’il ressent. S’il le ressent, c’est que c’est comme ça. À quoi bon y réfléchir ?
Lorsqu’il entend quelqu’un frapper à la porte, il court presque du canapé jusqu’à l’entrée pour ouvrir rapidement. Il n’a pas envie d’attendre plus. Namjabi est là, derrière cette porte, à quelques centimètres de lui. Lorsqu’il lui dit bonjour, Chin ne peut pas s’empêcher de lui sourire de toutes ses dents en retour. Il apprécie sa présence, vraiment beaucoup. Alors il lui attrape le poignet, et l’entraîne dans le salon. Là, il le lâche, se tourne vers lui, et avec un énorme sourire, finit enfin par lui répondre. “. Namjabi, je suis trop content que tu sois là !” Il a envie de lui sauter dans les bras. Alors il le fait. Il enroule ses avant-bras autour de sa nuque, et enfoui son visage dans son cou. Et là, il inspire un grand coup.
Qu’est-ce qu’ils sent bon…

A peine ils se voient que Hwan est directement emporté dans le salon. Son cœur bat relativement vite, puis des bras entourent sa nuque et là, le rouge lui monte aux joues. Il resserre l’étreinte contre lui avant de pouffer de rire. « je suis content de te voir aussi. » Puis le baiser rapide sur la joue sous l’euphorie, avant d’emporter le plus jeune sur ses genoux quand ils tombent sur le canapé. La main de l’artiste décale quelques mèches du visage de Chin avant de faire glisser ses doigts dans sa chevelure. « alors dis-moi, quoi de neuf depuis la dernière fois ? » Il sourit, levant les yeux vers lui. C’est vrai que ça fait un moment qu’ils ne se sont pas vus, et Hwan adore écouter ce garçon. C’est presque fascinant de le voir parler sans relâche, passer d’un sujet à l’autre, rire tout seul puis penser à autre chose en une seule phrase. Le pauvre doit même clore ses lèvres pour arrêter le flux de parole. Cette joie de vivre apporte une joie immense en Hwan, surtout que tout ne s’est pas super bien passé récemment. Le cœur toujours un peu blessé par sa précédente relation, puis la sensation de trahison lors du prime, puis la dispute avec Amaury – et bientôt, devoir faire à son soulmate Byeol. Avouer qu’on veut rester auprès d’un cousin d’un ami qui n’a pas le même âge, c’est pas une affaire facile. Pourtant, il le faut. Mais rien que d’y penser, le Jupiter ressent une boule se former dans son ventre. Inconsciemment, son sourire disparaît peu à peu pour laisser place à de l’inquiétude. Il pose son menton sur l’épaule de Chin avant de soupirer. « Dis Chin… » Légère hésitation avant de reprendre. « Tu penses que ton cousin va me frapper s’il sait qu’on se voit souvent ? »

Il rougit rapidement, Namjabi. Et il adore ça Chin, le voir rougir. C’est chou, mignon, tout plein. Puis Chin a pas vraiment l’habitude que les gens rougissent face à lui, ou à cause de lui. Ou quand ils le font, c’est parce qu’il leur procure du plaisir, et c’est dans des moments différents. C’est pas juste parce qu’il est présent, et heureux de les voir, comme c’est le cas pour Namjabi. Alors il resserre légèrement sa prise sur lui. Il est heureux. Il sent ses lèvres sur sa joue et sourit. C’est agréable d’avoir des contacts physiques comme ça avec lui. Puis les bisous sur les joues, c’est relativement rares dans la vie de Chin. C’est surtout rare d’ailleurs que des gens lui en fassent. L’inverse l’est moins, rare. Mais du coup, ça lui fait plaisir. Ils finissent sur le canapé, Namjabi assis et Chin sur ses genoux. Et il lui caresse les cheveux, et Chin aime ce ressentis. Ça lui fait du bien. Quand il est avec le Jupiter, il se sent juste bien. Il lui demande quoi de neuf, alors Chin lui raconte. Il lui parle de son cousin, il lui parle de son meilleur ami. Il lui parle de faire les courses, et du père Noël. Il lui parle de sa vie en général, il ne lui parle pas de son métier. Ou s’il lui en parle, il n’en précise pas la nature, juste que tout se passe bien et qu’il se fait pas mal d’argent, pas que ce soit important. Il parle de la nature de l’argent et de pourquoi les hommes aiment autant ça. Il parle de beaucoup de choses. Puis il s’arrête parce qu’il a encore trop parlé, probablement. Puis Namjabi pose son menton sur son épaule et lui pose une question à laquelle Chin ne s’attendait pas. Il fronce les sourcils pour réfléchir quelques secondes, surpris. “Te frapper ? Johacheon ? Pourquoi il te frapperait ? C’est pas bien qu’on se voit comme ça ? Je comprends pas pourquoi. On s’aime bien, en tout cas moi je t’aime beaucoup. Et puis toi aussi tu m’aimes bien. Puis Johacheon il nous aime bien tous les deux, alors je comprends pas pourquoi il te taperait.” Et il lève la main et la pose sur la joue de Namjabi, qu’il caresse doucement, un sourire jovial et enfantin sur les lèvres. Il comprend pas pourquoi son cousin irait le frapper juste parce qu’ils se voient tous les deux. Oh. Il ouvre les yeux en soucoupe, un éclair de réalisation. “OH OH OH ! Tu penses qu’il est jaloux ?” Et ça le fait partir dans un petit rire Chin. Parce que ce serait bête qu’il le soit. Chin il les aime autant l’un que l’autre.
Juste pas vraiment de la même façon.

Une cascade de phrases, une rivière ruisselante de mots s’échappant des lèvres de Chin. Et hwan observe avec attention – il boit ses paroles, on peut dire ça oui. Sans s’en rendre compte, son regard s’est posé sur les lèvres du plus jeune et il n’a plus bougé, jusqu’à ce qu’une main vienne se poser sur sa joue. Le contact soudain surprend l’artiste, qui hausse les sourcils en se pinçant les lèvres. « tu m’aimes ? » cet air crédule rarement vu sur le visage du plus âgé, mélangé au rouge qui s’empare de ses joues ; il n’était pas prêt à une confession aussi rapide. D’ailleurs, la théorie du séoulite concernant son cousin fait rire Hwan. « jaloux ? j’pense pas, lui et moi on se comprend étonnamment super bien. » Il fait une moue pour réfléchir. « c’est mon âme-sœur. » La phrase est sortie d’un coup, et l’homme se doute que ce n’est pas la meilleure manière de parler d’un très bon ami face à celui qui le fait rougir au moindre contact. « enfin âme-sœur genre c’est un ami tu vois, on a les mêmes passions et tout et on s’entend bien, mais c’est absolument pas amoureux faut pas t’inquiéter, hein ? » Le brun lève les iris vers Chin, comme pour lui montrer la sincérité de ses mots à travers un regard – et puis pourquoi il se justifie d’abord ? Parce qu’il ressent quelque chose de spécial pour le garçon en face de lui ? Parce qu’il ne veut pas le rendre triste ? Tout à fait. Hwan se recule contre le dossier du canapé et reste avachi, le plus jeune toujours assis sur lui, à moitié allongé sur son torse. Il serre fort, le Jupiter, il serre fort contre lui cette personne envers qui les sentiments s’emmêlent. Son cœur bat drôlement vite par rapport à d’habitude. Hwan repense à ce qu’il a dit à l’instant – c’est pas amoureux, faut pas s’inquiéter. Alors ça veut dire qu’il faudrait avoir peur que l’un des deux trouve quelqu’un d’autre ? Ou bien, faut pas avoir peur du fait qu’éventuellement, il y aurait plus qu’une amitié entre ces deux hommes à l’âge totalement différents ? La respiration s’accélère, Hwan angoisse. Les questions fusent à foison, il se sent disparaître dans les ténèbres du doute. D’une voix tremblante et timide, les yeux fermés, il inspire profondément avant de prendre la parole. « chin, qu’est-ce que tu ressens pour moi exactement ? »

Chin ne comprend pas bien la réaction de Namjabi quand il lui parle. Il a l’air surpris, heureux. Il semble sourire et à la fois aussi rougir. Comme si ce qu’il lui disant lui faisait du bien, lui faisait plaisir. Mais Chin ne dit rien d’autre que la stricte vérité, alors. Vraiment, c’est étrange. Tant mieux après tout, tant mieux. Mais c’est étrange tout de même. Lorsqu’il s’arrête enfin de parler, les premiers mots de Namjabi l’étonnent, et c’est un euphémisme. L’aimer ? Ça le surprend ? La vraie question à demander à Chin c’est pas s’il aime quelqu’un, c’est plutôt qui i n’aime pas. Il a cette mauvaise manie Chin, d’aimer tout le monde. Il continue de parler, le garçon sur qui il est assis, et il commence à lui parler de la compréhension qu’il y a entre lui et son cousin à Chin. Il lui parle d’âmes soeurs. Chin croit fort aux âmes soeurs. Mais fait partie de ceux qui pensent que c’est pas forcément quelque chose d’amoureux. Que c’est quelque chose d’être à être et que les êtres, même s’ils sont en harmonie, ça veut pas dire que les coeurs de leur porteurs le seront aussi. Mais ce qu’il l’étonne, c’est que Namjabi lui dit de pas s’inquiéter. Alors que Chin s’inquiétait pas, après tout il a aucune raison de s’inquiéter, il le sait. Namjabi aime pas son cousin comme ça. Mais lui peut-être que oui. Chin a jamais ressenti de la jalousie. Il ne sait pas ce que c’est. Mais s’il la ressentait, peut-être que ça ressemblerait un peu à cette pression de pression qu’il a sur ses poumons. Ça le dérange pas qu’ils parlent de son cousin hein. Mais il préfèrerait qu’ils ne le fassent pas. Il préfèrerait qu’ils parlent d’eux.
Namjabi s’allonge sur le canapé et Chin suit le mouvement, se retrouvant à moitié allongé sur l’homme. Ça ne le dérange pas, au contraire. Il apprécie grandement cette proximité. Puis il apprécie aussi entende le son du coeur de Namjabi s’accélérer lorsqu’il est proche de lui comme ça. Il aime bien le voir rougir. Sentir sa respiration s'accélérer. Ça lui donne l’impression d’être important pour lui. Et lorsque Namjabi ferme les yeux, prends une longue inspiration, Chin ressent comme une pointe de quelque chose au fond de son estomac. De l’appréhension, peut-être. Il a jamais vraiment trop ressenti ça. Il sait pas comment gérer ça. Il sait vraiment pas. Mais lorsqu’il entend la question de Namjabi, il est quelque peu rassurer. C’est pas quelque chose de négatif déjà, et c’est bien. Sauf qu’il se rend compte qu’il sait pas vraiment quoi répondre. Comment répondre. Il sait pas. Ce qu’il ressent pour lui ? Il l’aime. Comme il aime tout le monde. Probablement un peu plus qu’il n’aime tout le monde. Ou différemment. Il lève les yeux au vers le haut quelques secondes pour réfléchir. Sauf qu’en fait, ça le fait poser les yeux sur le menton de Namjabi. Alors Chin réfléchit pas, mais Chin réfléchit jamais, et dépose ses lèvres sur le bout du menton du Jupiter. “Je t’aime. Mais j’aime tout le monde. Mais toi c’est un peu différent je crois. J’ai envie de te toucher plus, de t'embrasser aussi. Mais c’est pas comme les autres que je touche, toi c’est différent. J’ai vraiment envie que ce soit toi et personne d’autre, tu vois ? Mais je sais pas trop ce que c’est. Même moi je comprend pas.” Et il rigole doucement, les yeux innocents et le sourire naïf face à une déclaration d’amour qu’il ne se rend même pas compte d’avoir fait.